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dimanche, novembre 24, 2024
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« Une année Polaire » : Le Grand Nord !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Nombreux sont les films qui ont comme scénario l’arrivée d’un nouveau prof dans un lycée où les élèves font la loi. Celui-ci est différent des autres. L’histoire ne se passe pas dans une banlieue défavorisée, mais au Groenland.


À mi-chemin entre le documentaire écolo et le film d’aventure grand public, le dernier long-métrage du réalisateur Samuel Collardey nous permet de découvrir l’une des régions les plus méconnues du globe, le Groenland.

Situé entre l’Atlantique Nord et l’océan Arctique, cet immense territoire est principalement recouvert de glace. La majorité de sa population vit le long des côtes bordées de fjords, en particulier dans le sud-ouest. Sa position, largement au-dessus du cercle polaire arctique, entraîne des phénomènes naturels tels que le soleil de minuit en été et les aurores boréales en hiver.

C’est dans ce décor hivernal que nous rencontrons Anders Hivdegaard, un jeune danois, porté volontaire pour être le nouvel enseignant d’une école inuite. À peine arrivé à Tiniteqilaaq, un village de 80 âmes, le gros barbu est reçu par les responsables locaux qui l’installent dans une modeste maison en bois puis l’informent brièvement des principales coutumes des habitants.

Après une nuit glaciale, notre héros se rend à l’école où l’attendent une dizaine d’élèves turbulents et peu motivés à apprendre une autre langue que la leur. Les enfants âgés de 6 à 10 ans ne sont pas coopérants, il en est de même de leurs parents qui ignorent totalement le nouveau venu au village.

Après quelques jours, seulement, désabusé, le professeur hésite à abandonner sa fonction et pense, déjà à repartir vivre au Danemark.

Un événement va pourtant changer la donne et faire réfléchir notre héros. L’homme va découvrir qu’il a été instrumentalisé par les autorités de son pays, et que sa présence a pour but non pas d’éduquer la jeunesse de la colonie autonome, mais plutôt d’imposer des règles établies par Copenhague.

Dès lors, l’instituteur va tenter de se rapprocher de la population locale et commence à adopter les coutumes des inuites.

Doté de paysages, à couper le souffle et de prises de vue aériennes exceptionnelles, la dernière création de Samuel Collardey est non-seulement passionnante à visionner, mais également très instructive. Nous avons face à nous une nature immaculée et une faune riche en espèces. Le film met en avant les traditions locales, la chasse et la pêche qui font partie intégrante du quotidien des autochtones.

C’est une suite de réflexions menées avec son producteur, Grégoire Debailly, qui ont amené le cinéaste français, a réaliser son dernier film au Groenland. Tous deux avaient envie de retrouver l’esprit de leurs premiers courts-métrages et de « L’apprenti ». Des films très documentés et tournés en milieu rural, au sein de communautés isolées proches de la nature. Le cinéaste a aussi pris comme modèle, le documentaire kazakh « Tulipan ».

Sur place, à Tiniteqilaaq, l’équipe du tournage a eu beaucoup de mal à rentrer en contact avec les habitants locaux peu intéressés par leur présence. Ce n’est qu’à la fin du premier voyage que le metteur en scène a pu rencontrer Julius, l’employé municipal chargé d’accueillir Anders, dans le film.

Lors d’un nouveau voyage, le réalisateur a appris qu’une ancienne prof retraitée terminait sa mission à l’école du village. Son remplaçant a tout de suite plu à Samuel Collardey qui en a fait le personnage principal de son histoire.

Il est intéressant de noter, même si on le voit peu dans le film, que cette population vit entre deux mondes (tradition et modernité). Ils mangent du phoque tous les jours, partent chasser l’ours ou le narval (au harpon) et en même temps, ils sont pour la plupart équipés de matériel moderne à domicile et utilisent même des smartphones.

Tous les personnages du film sont les réels habitants du lieu. Ils interprètent sans gêne, leur propre rôle dans leur environnement naturel.

« A Polar Year », nominé 3 fois a déjà reçu le « Prix du Jury » au Festival de Cinéma de Valenciennes. Cette production très réaliste et passionnante de bout en bout mérite amplement cette première consécration.

A Polar year (Une année polaire)
FR   –   2018   –   94 Min.   –   Documentary
Réalisateur: Samuel Collardey
Frenetic
30.05.2018 au cinéma

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