C’est toujours une fête pour moi de partir en train, d’autant plus quand c’est pour traverser la Suisse.
Je profite des quelques rayons de soleil et m’émerveille de la vue sur Laveaux. A chaque fois j’ai envie de m’y arrêter pour marcher à travers les vignes. Le train file à travers les beaux paysages de la campagne fribourgeoise pour arriver à Zurich sans que j’aie eu le temps de finir de lire les journaux. Après cet été pourri que nous avons vécu en Suisse, j’ai l’impression que le soleil pointe enfin le bout de son nez en ce dernier week-end d’août.
Les rails passent à côté du lac de Zurich donnant presque l’impression d’y entrer. Enfin, j’entre sur le sol autrichien et bientôt des châteaux s’élèvent au loin sur les collines. Que c’est agréable d’avoir le wifi, même s’il y a quelques coupures. Vivement que nous fassions de même en Suisse.
Traverser Salzbourg me donne envie de m’y arrêter en suivant les traces de Mozart. Arrivée à Vienne, je suis ravie d’être presque arrivée à la fin de mon long voyage, mais c’est là que ça se corse. En effet, il me faut changer de gare pour prendre le train menant à Bratislava. Il y a des travaux et la nouvelle station n’est pas bien indiquée. Je me trompe de passage et me retrouve avec ma grosse valise devant la porte, les escaliers roulant étant en panne. En un rien de temps, voilà que le train est en Slovaquie arrivant à sa capitale Bratislava. Celui-ci s’arrête net comme dans certains films, la voie n’allant pas plus loin.
Il fait nuit, mais je peux apercevoir les immeubles et suis étonnée de ne pas voir de signes faisant penser à l’ex bloc soviétique tels que j’en ai vus dans d’autres pays. En traversant la ville j’ai tout simplement l’impression d’être en Europe, il est vrai que le pays fait partie de l’union européenne depuis 2004.
Le lendemain matin je visite Pezinok, petite ville au nord de la capitale. J’ai quelques problèmes avec la langue. Et personnes ne parle anglais ou français. Je finis pas me perdre.
Dans le bus, il y a des panneaux stipulant que les sièges sont en priorité pour les personnes de plus de 49 ans. Et comble pour moi, alors que nous n’avons pas le wifi dans les transports publics en Suisse, me voici dans un bus de campagne avec la wifi qui fonctionne à tout moment.
Me voici à Bratislava, capitale depuis que le pays s’est séparé en deux en 1993. Cela en fait la plus jeune capitale d’Europe, voire du monde, après Juba au sud Soudan. Le pays est au milieu de l’Europe, entouré par l’Autriche (séparé d’à peine 70 km de Vienne), de la Hongrie, de la Pologne et de l’Ukraine. Bratislava est construite sur les deux rives du Danube (2ème plus longue rivière d’Europe avec ses 2’860 km). Sur la rive droite s’étend la banlieue et sur la rive gauche la vieille ville. Je m’enfonce dans la vieille ville et admire les bâtiments d’architecture classique, romain, renaissance, rococo et art déco qui se succèdent. Des tilleuils siègent fièrement dans les cours, symbole des Slaves qui étaient au 6ème siècle les prédécesseurs des Slovaques. Un piano demeure dans la cour municipale offrant la possibilité aux badeaux de jouer. Plus loin un musicien joue de la Fujara, un instrument ressemblant à une grande flûte utilisé pour jouer des morceaux sur la vie des bergers. Enfin, je me faufile dans la rue de l’église, la plus étroite de la ville. Nombreuses sont les églises catholiques à visiter, dont deux sont orthodoxes, tandis que la cathédrale dédiée à St-martin a vu couronner 19 rois.
Visiter c’est bien, mais s’arrêter pour regarder le petit marché tout en goûtant les produits du terroir c’est aussi agréable. A ce stade je fais une étrange dégustation de vin rouge sucré, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Un véhicule touristique m’emmène jusqu’en haut de la colline, à plus de 900 mètres d’altitude où siège le château de Bratislava d’un blanc immaculé. Profitant de la vue sur toute la ville, j’observe les touristes se prenant en photos sans relâche.
Bribes du passé, les quelques rempares me font imaginer ô combien il devait être difficile de rentrer dans la ville. Voulant continuer à prendre de la hauteur pour contempler la ville, je prends l’ascenseur de la tour UFO située sur le pont du soulèvement. Il fait partie des sept plus grands ponts suspendus au monde dont la construction s’est terminée en 1972. Arrivée à 85 mètres au-dessus du pont, on se retrouve directement dans un restaurant à l’ambiance lounge. Jusqu’ici tout va bien, mais en empruntant les escaliers pour arriver à l’air libre mon estomac et mes jambes me rappellent mon vertige et je peine à profiter de l’incroyable panorama se dressant devant moi.
On peut voir la frontière à quelques kilomètres entre la Slovaquie et l’Autriche, tandis qu’un lotissement d’immeubles me rappelle le quartier des Avenchets par ses couleurs. Sentant que la tour bouge, je décide de redescendre sur la terre ferme, en faisant un arrêt par les toilettes. Mauvaise idée, car les toilettes sont face à une baie vitrée donnant l’impression de tomber dans le vide. Une expérience que je ne suis pas prête d’oublier.
Ouf! retour sur la terre ferme pour visiter la cathédrale de St Martin dans laquelle siègent quatre chapelles de style baroque. L’édifice vaut le détour et est fort attrayant. On y trouve entre autres les couronnes des personnes qui y ont été couronnées, une des cloches pèse 2’452 kg et enfin le clou de la visite, les catacombes. Mon guide, M. Hulej, parlant bien français, me donne une dernière information et pas des moindres avant que nous nous quittions : Beethoven aurait joué dans la cathédrale en 1833.
Terminant la visite de la ville, je trouve qu’il y a quelque chose de bizarre, mais je n’arrive pas à savoir de quoi il s’agit jusqu’à que je croise des touristes japonais. En effet, depuis mon arrivée je n’ai pas vu une personne de couleur ou asiatique, mais uniquement des personnes de type caucasien. Habitant à Genève, ça peut déstabiliser.
Je reprends le bus tant bien que mal, ne trouvant personne parlant anglais pour demander confirmation du numéro. Enfin vient le moment tant attendu qui m’a fait venir en Slovaquie, le mariage de mon cousin.
Avant la cérémonie je profite de l’hôtel 4 étoiles Zochova chata. Ouvert depuis 1933, il se situe en pleine nature offrant la possibilité d’aller se promener dans la foret, faire du vélo ou encore profiter de la neige. Grand espace, mobilier en bois et baies vitrées donnent l’impression que les 64 chambres font partie de la nature. Il me reste encore juste le temps de profiter du spa qui est désert, me relaxant au maximum avant d’enfiler ma robe style année 20 pour la cérémonie, mais c’est une autre histoire.
Ce petit week-end m’a donné envie de revenir pour mieux découvrir la Slovaquie. Malgré le peu de contact avec les Slovaques et le problème de langue, j’ai rencontré des personnes qui peuvent sembler fermées, mais vont tout faire pour vous aider et vous faire des petits sourires complices.
Conseils :
Apprenez quelques mots de slovaque, ça peut aider.
Prenez le temps de flâner dans la ville.
Sites de renseignements pour s’y rendre:
www.cff.ch
www.oebb.at/en/index.jsp
Sites de renseignements :
www.visitbratislava.eu
Hotel Zochova chata ****
Piesok 4015/B7
900 01 Modra
Tel.: +421 33 2633300; Fax: +421 33 2633309
www.hotelzochovachata.sk
info@hzch.sk
Remerciements:
Cet article a pu se faire grâce au soutien de l’Office de Tourisme de Bratislava, des CFF et des chemins de fer de l’Autriche, ainsi que l’hôtel Zochova chata.
Merci à mon guide M. Hulej qui a pris le temps de me faire tranquillement visiter la ville.