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jeudi, décembre 26, 2024
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Tina : Les révélations d’une déesse du rock

Etienne Rey
Etienne Rey
Travailler pour une salle de cinéma, comme journaliste pour des médias ou organiser des événements pour le 7e art, ma vie a toujours été organisée autour de ma passion: le cinéma.

Avec « Tina », et comme un cadeau d’adieu à son public, Tina Turner se livre ici longuement sur sa carrière et sa tumultueuse existence hors scène.


Divisé en chapitres et d’une durée de presque deux heures, émaillé de nombreuses images d’archives inédites et d’interviews prestigieuses (Angela Basset, Oprah Winfrey et la star elle-même…), le long-métrage des deux documentaristes américains Dan Lindsay et T.J. Martin (« LA 92 », « Undefeated ») apparaît dès ses premières images comme une œuvre beaucoup plus intrigante qu’une vulgaire hagiographie destinée uniquement aux fans invétérés.

Le film n’est pas avare en séquences musicales et diverses captations de concerts, mais parle surtout de la femme derrière la star. De la petite Anna Mae Bullock, enfant rejetée par ses parents et travailleuse dans les champs de coton à la star en retraite, naturalisée suisse en 2014, le documentaire raconte aussi l’influence qu’Ike Turner à jouer sur sa carrière et sa vie. S’il l’a effectivement découverte au début de sa carrière et ensuite formée à la scène, il a également, dès leur mariage et alors qu’elle n’avait qu’une vingtaine d’années, exercé sur elle une influence très néfaste qui a plongé la jeune femme dans des états dépressifs l’amenant même à envisager le suicide à plusieurs reprises. Cependant, Tina Turner elle-même, qui intervient dans des entretiens réalisés à Zürich en 2019, ne dramatise pas à outrance cette triste période et semble reconnaître honnêtement l’influence qu’a pu avoir Ike Turner sur sa carrière.

Et même, en se rappelant qu’à presque quarante ans, elle a pu fuir (en catimini) les tourments causés par son mari et écrire un nouveau chapitre de sa carrière, elle ne cherche jamais la pitié du spectateur.

Le film est un peu à l’image du fameux moment où la jeune Tina, restée dans l’ombre de son mentor et mari, s’émancipe et garde le nom de « Turner » … Un geste qui résonne comme une sorte de doigt d’honneur assumé et qui pose les bases de sa deuxième partie de carrière.

Le dernier chapitre du documentaire est également très instructif et décrit bien le destin de la chanteuse, jusque-là sous l’emprise de son mari omnipotent, mais prête à voler de ses propres ailes et, à presque quarante ans, bien décidée à mettre le feu à des scènes énormes tout en côtoyant les plus grands ; des Rolling Stones à Eros Ramazzotti en passant par Georges Miller, le réalisateur qui l’engagea pour interpréter la furieuse amazone de son troisième Mad Max « Beyond Thunderdome ».

Le résultat est extrêmement instructif, divertissant et surtout, apparemment très sincère, un peu à l’image de cette grande femme qui ne s’est jamais privée d’enflammer les scènes et les écrans.

Tina
US – 2020 / 2h 03min / Documentaire, Musical
De Daniel Lindsay, T.J. Martin Par Daniel Lindsay, T.J. Martin Avec Tina Turner, Angela Bassett, Oprah Winfrey
Universal Pictures
11.06.2021 au cinéma

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