9.7 C
Munich
vendredi, avril 18, 2025
- Publicité -

The Shameless, quelle est la meilleure manière de dépasser sa honte ?

L'Inde, ce n'est pas que Bollywood...

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Diffusée en avant-première suissesse au magnifique cinéma Capitole à Lausanne début avril 2025, la nouvelle réalisation de Konstantin Bojanov fut présentée en sa compagnie et celle d’une des 2 actrices principales, Anasuya Sengupta. Cette fiction soignée, manque pourtant de dynamique.


Cette nuit s’avère décisive pour Renuka. Elle se sent en effet, assez forte et courageuse pour s’enfuir de son bordel àà Dehli et aller au nord de l’Inde, au sein d’une communauté de travailleuses de sexe plus libre semble-t-il. Relativement installée, Remu rencontrera par la suite, Devika dans une rue avoisinante. Une ado rêvant de devenir rappeuse professionnelle. Mais elle le sait, son destin en sera différent car sa lignée, famille et caste, la condamnent et l’obligent à devenir une prostituée. Au fur et à mesure de leurs rendez-vous, les 2 femmes commenceront à se sentir proches et en confiance. Cependant, le passé de l’une et le futur de l’autre, les rattraperont. Elles devront choisir de quelle manière elles pourraient trouver leur forme de liberté. Quitte à commettre un acte grave qui changerait leur vie à jamais ?

Primé au « Festival de Cannes » en 2024, « Un Certain Regard » pour la meilleure actrice Anasuya Sengupta, « The Shameless » est un projet commencé en 2013 sous la forme d’un documentaire. Séparé en 4 segments, l’une des histoires traite d’une étroite et saine relation entre « Reshma » et une certaine… « Renuka ». Qui sont toutes les 2 travailleuses du sexe.

A partir de cette inspiration, le scénariste et metteur en scène décida de créer une fiction basée sur une relation entre 2 Indiennes filles de joie. Ce, en se basant sur le système et mode de vie devadâsî. Soit, des servantes consacrées aux temples dès leur jeune âge et totalement libre sexuellement.

Plusieurs actions décidées par le Gouvernement Indien dans les années 1880, s’entreprirent afin d’interdire ces coutumes et d’éviter d’avoir un surplus des bordels, si répandus en cette époque. Une décision plutôt réussie, seuls 3 états indiens continuent à le pratiquer.

Mais ces parallèles avec la réalité, ne s’arrêtent pas là. En effet, les différents thèmes abordés comme l’amour, l’affection, la haine ou la sexualité, rendent l’histoire de « The Shameless » plus efficace, dramatique et intense. Néanmoins, certaines décisions scénaristiques créent quelques manquements.

A commencer par la dynamique de la fiction qui parfois, freine l’envolée des 2 actrices principales. En outre et si la modernité du 21e siècle fait partie de la trame, les traditions liées à la caste devadâsî auraient davantage pu être montrées.

Car les spectateurs-trices occidentaux-ales ne connaissent pas (ou très peu) ce système, les Dieux et Déesses Indiens-iennes lié-e-s et leurs aspects négatifs. Il aurait été donc tout autant intéressant de montrer la beauté de ces traditions, sans en oublier le côté obscur.

Mais ces choix d’écriture sont compensés par les belles performances des 2 comédiennes en tête d’affiche et aux parcours cinématographiques opposés. Anasuya Sengupta travaille davantage en qualité de décoratrice dans l’industrie du 7e Art. Tandis que sa collègue Omara s’investit au sein de réalisations indépendantes, comme de grosses productions indiennes (« Phone Bhoot »).

Si une certaine violence reste présente tout au long de la trame de « The Shameless », cette fiction ne s’adresse toutefois pas à un large public. Notamment, par rapport aux tragiques sujets abordés, à la complexité des rôles ou encore, au niveau aux habitudes et coutumes qui diffèrent beaucoup de l’Europe.

Malheureusement tourné au Népal pour des raisons budgétaires, et non en Inde selon le récit, les tensions omniprésentes et l’émancipation des femmes, plairont aux gens curieux d’aller voir ce film. Car ces éléments tristement réalistes, alimentent très bien le fil rouge de la production.

En définitive, « The Shameless » ne demeure pas la coproduction helvético-indo-franco-taïwanaise la plus palpitante ou immersive au sein de la culture indienne, mais elle démontre et expose ouvertement la violence entre les êtres humains et les problématiques patriarcales et matriarcales.

The Shameless
SUI – TAÏ– FRA – IND – 2024
Durée: 1h54 min
Crime, Drame, Suspense
Réalisateur: Konstantin Bojanvo
Avec: Anasuya Sengupta, Omara, Rohit Kokate, Auroshikha Dey, Mita Vashisht, Kiran Bhivagarde
First Hand Film
09.04.2025 au cinéma

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

- Publicité -