Après un Trainspotting explosif et provocant, situé dans une écosse en pleine récession, T2 exploite les techniques modernes de récup’ et de recyclage.
[dropcap size=small]D[/dropcap]ans le premier volet de Trainspotting, tiré du livre d’Irvine Welsh, qui suivait les péripéties d’une bande de toxicomane, aussi déjantés que l’univers visuel du film lui-même. Ayant par hasard mis la main sur 2kg d’héroïne qu’il peut acquérir pour 4000£, Sick Boy propose à ses amis Spud, Begbie et Renton de participer à cette affaire du siècle. La fine équipe parviendra à revendre la marchandise pour 16’000£, mais Renton raflera le magot et partira seul de son côté, ne laissant que la part de Spud, dans un casier de gare.
Dans ce deuxième volet, Renton, après avoir eu une vie rangée à Amsterdam, revient à Edimbourg et retrouve ses amis. Sickboy qui s’entête à se sentir floué par Renton, même après que celui-ci lui ait restitué sa part, jure d’appliquer la loi du talion. Spud est toujours le même pauvre diable fantasque. Begbie, récemment échappé de prison, aussi fou qu’un lapin enragé, est obsédé par l’idée de tuer Renton. En somme, vingt ans se sont passés, mais c’est comme si l’histoire s’était arrêtée la veille.
Le film est empreint de la nostalgie de ces personnages qui font « du tourisme dans leur propre jeunesse », et nous avons l’impression de faire partie du car panoramique. La bande sonore, les personnages, les thématiques, les répliques, les divers flash-back ; tout nous ramène au film culte initial. Il y a également des images qui renvoient à l’enfance des personnages, comme pour équilibrer ou varier ces flash-back et poser un passé commun. Passé de camarades d’école qui peut laisser sceptique, au vu de la différence d’âge entre Renton et Begbie, mais passons.
La trame, encombrée par ces éléments du passé, reste assez pauvre. Les personnages sont fidèles à eux-mêmes, donc sans surprise, excepté Spud. C’est le seul qui semble changer fondamentalement et utiliser au mieux le peu de cartes qu’il a en main, incarnant une sorte de mise en abîme d’Irvine Welsh. Restent, à part ces quelques éléments, le talent des acteurs qui ont merveilleusement ressuscité les personnages, quelques scènes amusantes, deux ou trois mouvements de caméra surprenants, et surtout l’inventivité avec laquelle les éléments de Trainspotting sont incrustés dans ce nouveau volet. Une critique plus optimiste est disponible ici.
La version blu-ray nous offre une qualité d’image impeccable. Le son en 5.1 DTS-HD en anglais et en français a des basses peut-être un peu trop lourdes. Pour les bonus, hormis le traditionnel commentaire audio, nous avons une conversation peu intéressante entre Danny Boyle, Ewan McGregor, Jonny Lee Miller et Robert Carlyle. Toutefois, les fans de ce deuxième volet seront ravis de trouver vingt scènes coupées, proprement réalisées et montées, qui viennent étoffer le film principal ou donner des variantes intéressantes. Le code pour une version digitale est fourni avec le blu-ray.
T2 Trainspotting
De Danny Boyle
Avec : Ewan McGregor, Jonny Lee Miller, Robert Carlyle
Rainbow