Polar crépusculaire de toute beauté, “Suburra” s’impose comme l’une des meilleures réalisations transalpines de ces dernières années. Si le deuxième long-métrage de Stefano Sollima (« A.C.A.B.: All Cops Are Bastards ») épouse la structure d’un film choral mafieux, il est surtout une œuvre sur la lutte pour le pouvoir. Au travers de ses nombreux personnages, représentant différentes fonctions et classes de la société italienne, Sollima dresse le portrait peu glorieux d’une ville empêtrée dans un système de corruption ramifié et incapable d’évoluer. Le cinéaste romain met toute son expérience acquise sur le petit écran (les séries « Romanzo criminale » et « Gomorra ») au profit de son second film. « Suburra » jouit ainsi d’une narration chapitrée très maîtrisée et d’un développement exemplaire de nombreux personnages solidement interprétés par d’excellents acteurs. Ce polar prouve que le cinéma de genre italien peut encore exister et, qu’à l’image de Stefano Sollima, qu’il regorge de talents méconnus.
Suburra
De Stefano Sollima
Avec Pierfrancesco Favino, Elio Germano
Praesens