De la boxe tout en nuances, une photographie agréable, et surtout un hommage aux perdants : un premier beau film de Samuel Jouy . C’est parti, boxe !
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résenté en 2017 au festival du film de Locarno, Sparring raconte l’histoire de Steve, un boxeur en fin de parcours (Matthieu Kassovitz), plutôt habitué aux défaites sur le ring. Son style de combat ? Ni agressif ni vantard, Steve est un boxeur qui « encaisse » les coups. À tel point qu’il n’a jamais fait partie des meilleurs de sa catégorie et totalise bon nombre de KO pour peu de victoires en combat. Face à l’opportunité de devenir le partenaire d’entraînement du champion Tarek M’Barek (interprété par Souleymane M’Bay, champion du monde de boxe anglaise 2006), Steve voit à la fois un moyen de subvenir aux besoins de sa famille et de trouver sa place en tant que boxeur. Son épouse Marion (Olivia Merilahti, chanteuse de The Dø rayonne et signe également la bande originale) voit plutôt dans ce travail une humiliation et la possibilité de prendre un KO une fois de trop. Le travail avec le champion sera finalement l’occasion de mettre en perspective forces et faiblesses, pour finalement se retirer sans regrets du monde de la boxe et se tourner vers l’avenir – Steve a une fille aînée future pianiste…
Samuel Jouy signe un film bien ficelé malgré quelques lourdeurs ponctuelles et dont l’intrigue se présente comme un hommage aux boxeurs de l’ombre, ceux qui, même sans parvenir en haut de l’affiche, méritent leur quart d’heure de gloire par la résilience et la persévérance dont ils font preuve. On apprécie que certains poncifs trop souvent présents dans les films de boxe soient évités tout en savourant les longs plans sans paroles – dans un monde de compétition où la tchatche est le mot d’ordre, Steve parle peu. À son image, Sparring parvient à se montrer joliment contemplatif. Un film qui touche juste – avec une bonne distance de frappe.
Sparring
FR – 2017 – Drame
Réalisateur: Samuel Jouy
Acteur: Mathieu Kassovitz, Olivia B. Merilahti, Souleymane M’Baye
Pathé Films
31.01.2018 au cinéma
