À l’image du film qu’elle accompagne, la B.O. de « Hail Caesar », la dernière farce pince-sans-rire des frères Coen, fait preuve d’une grande inégalité. Leur exploration d’un Hollywood des années 50 au faîte de sa gloire, révélatrice de ses aspects factices et grotesques, offrait une occasion rêvée de s’amuser avec les tropes musicaux de l’époque. L’opportunité est malheureusement trop souvent manquée, à coups de morceaux classiques à l’extrême et inoffensifs. Décevant, surtout lorsqu’on voit les glorieux résultats de « Hail Caesar » ou « Faith God Damn It! », et leurs cuivres grandioses, dégoulinants d’une pomposité exagérée et réjouissante, rappel aux péplums de l’âge d’or. On notera aussi « No Dames », l’excellent pastiche des comédies musicales à la « On The Town », interprétée par un Channing Tatum à la joie contagieuse. L’effort de variation sur le thème principal de Burwell est louable (notamment la version jazz décontracté de « Silverman Sax »), mais c’est trop peu pour redresser une bande-originale terne et chargée.
Hail Caesar
De Carter Burwell, Various Artists
Back Lot Music