Sympathique et original, le nouveau film d’animation de la « MGM » mélange deux univers bien distincts. Si l’on apprécie les références au détective privé, Sherlock Holmes, on croche beaucoup moins à la vie des nains de jardin.
[dropcap size=small]Q[/dropcap]ue penser de cette nouvelle création ô combien originale de la MGM ? S’il faut avouer que l’on ne s’ennuie pas une minute en visionnant ce film d’animation, il est fort regrettable que le scénariste ait, cette fois-ci, mélangé deux genres diamétralement opposés. La mode est de faire des dessins animés pour toute la famille. On y trouve donc de l’humour et des situations burlesques pour les enfants en bas âge, des références historiques, cinématographiques et des thèmes intéressants pour les parents qui accompagnent leur progéniture. Les adolescents sont eux-aussi ciblés avec des expressions jeunes, des scènes cocasses et des voix originales de stars à la mode.
C’est le cas de la dernière œuvre de John Stevenson. Le réalisateur et scénariste britannique âgé de 60 ans à qui l’on doit les créations « Kung-Fu Panda » (2008) et « Le Roi de Las Vegas » (2004), s’est lancé dans un drôle de projet pour ce second volet de la saga « Groméo et Juliet ». Son nouveau dessin animé prend pour décor la ville de Londres. Presque tous les célèbres monuments de la « City » sont là: Tower Bridge, Chinatown, Le Musée d’Histoire Naturelle, la mystérieuse Tour de Londres et de nombreux quartiers résidentiels. Pourtant, on ne se sent pas en Angleterre. Il ne pleut jamais, le brouillard est absent et la capitale anglaise paraît étrangement déserte. Aucun être humain n’est présent dans le film. Les héros du jour sont comme dans le premier dessin animé, des nains de jardin et des statuettes en tous genres. C’est ce qui dérange en premier lieu.
De nombreux personnages se partagent la vedette de ce deuxième opus. Il y a tout d’abord le couple d’amoureux « Gnoméo et Juliet », nos héros Shakespeariens ont déménagé et vivent à présent, avec leur famille et leurs amis dans un nouveau petit jardin de banlieue. À leurs côtés, nous trouvons Sherlock Holmes et le Docteur Watson. Les deux enquêteurs sont à la poursuite de leur ennemi juré « Moriarty » qui a l’étrange apparence d’un gâteau « Goobarb ». Son projet maléfique est d’enlever puis de détruire tous les nains de jardin, pour attirer l’attention du détective.
Si l’idée de faire découvrir l’univers du plus célèbre romancier, Arthur Conan Doyle, est excellente, on regrette vraiment la qualité scénario qui se veut brouillon et indigeste. Les nains d’argile sont, une fois de plus au centre de l’histoire. On ne saisit pas vraiment leur lien avec les nouveaux enquêteurs, mis à part leur petite taille.
Des références aux enquêtes de Sherlock Holmes sont autant de petits clins d’œil sympathiques pour les connaisseurs. Nous retrouvons le « Chien de Baskerville », « La chute du Reichenbach » et d’autres passages des célèbres nouvelles. Des animaux en émail font aussi partie de l’histoire. « Nanette », la grenouille verte est la plus amusante du groupe. C’est elle qui a pour mission de faire rire vos enfants.
Producteur délégué de « Sherlock Gnomes », le célèbre chanteur Elton John a signé plusieurs chansons pour ce film d’animation, dont le tube « I’m Still Standing » qui accompagne la bande-annonce. Assistés du parolier et chanteur Bernie Taupin, ils ont, ensemble, coécrit « Better Together » et « Stronger Than I Ever Was », interprété par Mary J. Blige. La Bande-Son est excellente et donne un peu plus de dynamisme à cette création.
Il est important de souligner que ce dessin animé n’est pas disponible en 3D. Elle n’aurait, de toute manière, rien apporté de plus à cette aventure dénuée de violence et de cascades.
Sherlock Gnomes
USA, UK – 2018 – Animation
Réalisateur: Steve Pink
Acteur: James McAvoy, Emily Blunt, Johnny Depp
Universal Pictures
11.04.2018 au cinéma