4 ans après sa toute 1ère réalisation « Tout le monde debout », le polyvalent Franck Dubosc revient devant et derrière ses caméras avec une comédie familiale et une pointe de drame prouvant une nouvelle fois, que le comédien varie très bien quant à son jeu d’acteur.
Tony le sait, il représente assez facilement le cliché des chauffeurs de bus relativement bourrins, renfermés et rarement motivé à conduire les mioches l’école. Cela fait pourtant plusieurs années qu’il reste employé à la même compagnie de transport. Vivant dans une certaine routine, sa vie va toutefois changer brutalement suite à un malaise. Fragilisé, il réalise que son passé le hante et que le meilleur moyen d’avancer, est d’aller à la rencontre de son ancienne famille et plus précisément de sa fille. Mais pour se faire, il devra… S’inscrire à un cours de rumba car celle-ci en anime plusieurs. De chauffeur à danseur, Tony va vite se rendre compte des nombreux pas à faire entre son état de santé et sa sociabilisation. Pas toujours simple…
Avec sa seconde réalisation, initialement prévue en décembre 2021, Frank Dubosc semble avoir eu envie de relever un nouveau défi. Soit que « Rumba la vie » ne se perçoive pas comme un film de danse ou un clip musical.
Et son projet est réussi. S’il manque un peu de son fameux humour et s’allonge parfois, l’histoire du père et de sa fille qui se retrouve pour différentes raisons plusieurs années après, fonctionne plutôt bien. En outre, le public s’immerge assez rapidement dans le milieu de la danse, de la rumba plus précisément. Ceci, en démontrant que cet art pratiqué par de nombreuses personnes, reste finalement, loin des clichés et moqueries connues.
Si une nouvelle fois l’acteur demeure en tête d’affiche de sa fiction, son rôle de « Tony » s’avère évolutif et lui convient parfaitement bien. A ses côtés, la pétillante Franco-Camerounaise Marie-Philomène Nga (« OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire »). Qui est également dotée d’une très bonne répartie et d’un humour entièrement adapté au caractère de son personnage.
C’est d’ailleurs grâce à sa prestation au moment du choix des rôles, que l’actrice se fit remarquée au point que Frank Dubosc, modifia son scénario et transforma le personnage du voisin, en une voisine malicieuse et taquine. Une bonne idée.
« Rumba la vie » démontre principalement que 2 êtres très éloignés, peuvent se rapprocher au travers d’un intérêt commun. Même si la danse de salon semble désuète et souvent raillée, la passion l’emporte avant tout.
Tourné en partie en France et en République Tchèque, les décors de la scène finale époustouflent et ajoutent un charme indéniable à cette originale réalisation. En outre, cette séquence ajoute une touche pimentée et quelque peu surprenante.
Malheureusement, « Rumba la vie » manque un peu d’humour. Si celui-ci se perçoit au début de l’intrigue, le côté dramatique prend par la suite, davantage de valeur au détriment de l’amusement. Certes, cela ne rend pas cette fiction ennuyeuse, mais la touche comique légère « Frank Duboscienne », perd de son charme.
De plus, il s’avère que l’intrigue de son second long-métrage se devine un peu trop aisément et l’originalité qui se dégageait de son très bon 1er film « Tout le monde debout », a une moindre importance au travers de « Rumba la vie ». S’il s’agit d’un choix scénaristique assumé par le polyvalent cinéaste, les spectateurs-trices risquent peut-être, de moins s’identifier aux personnages principaux pour ces raisons.
Néanmoins et malgré ses décisions, « Rumba la vie » permet de passer un bon moment en famille, de comprendre un peu mieux l’engouement et les dimensions qui en découlent et pouvant se ressentir pour cette danse et surtout, que Frank Dubosc demeure toujours plus à l’aise de réaliser et de tourner au sein de mises en scène tragi-comiques.
Rumba la vie
FR – 2021
Durée: 1h43 min
Comédie
Réalisateur: Franck Dubosc
Avec: Franck Dubosc, Marie Vincent, Louna Espinosa, Marie-Philomène Nga, Jean-Pierre Darroussin
Ascot Elite
24.08.2022 au cinéma