Après s’être embourbé dans « A la dérive » et « Revolver » c’est un Guy Ritchie au mieux de sa forme qu’on retrouve avec un film dans la lignée de « Snatch » et « Arnaques, crimes et botanique », avec sans doute un soupçon de doigté en plus. Le RocknRolla est un prédateur de l’extrême, il est destroy, écoute du rock et pratique l’excès avec ferveur. Le film est à l’image du monde qu’il décrit, un peu voyou, un poil racoleur et assaisonné comme il se doit d’une excellente distribution et d’une bande son d’enfer qui ravira les amateurs de rock. Il fallait bien ça pour cette visite au royaume de Lenny (Tom Wilkinson), businessman londonien véreux et xénophobe, régnant en maître absolu sur le monde de l’immobilier et naviguant sans aucun scrupule en eaux troubles. A sa droite le fidèle Archy (Mark Strong), son âme damnée, sorte de majordome tous terrains, et dans sa manche une cohorte d’hommes de main. Des voyous notoires aux bureaucrates vendus, Lenny tire les ficelles avec une rapacité et un cynisme aveugles. De quoi faire passer la rock star Johnny Quid (Toby Kebell), son beau-fils, le RocknRolla junky et philosophe, seul à tenter de lui tenir tête, pour un enfant de chœur.
Pour faire bref, « RocknRolla » c’est une brochette de bad boys plutôt sexy, la gente féminine appréciera, une comptable arnaqueuse en jupe moulante et talons hauts, divinement incarnée par Thandie Newton et tout un tas de seconds rôles aux « trognes » réjouissantes. C’est aussi sept millions de dollars qui suscitent bien des convoitises, un homme d’affaires russe et ses sbires psychopathes, des références non déguisées à « Pulp Fiction » et une bonne dose d’humour anglais. Et même si le scénario s’évapore un peu sur la fin, le film tient la distance et s’avère être une bonne surprise. La suite est d’ailleurs déjà annoncée…
RocknRolla
De Guy Ritchie
Avec Gerard Butler, Tom Wilkinson, Thandie Newton, Mark Strong
Warner Bros.
Sortie le 3/12
[RC]