Depuis le divorce de leurs parents, Sara 12 ans, et sa petite sœur Cata vivent avec leur mère et la compagne de celle-ci. Leur quotidien ressemble à celui des autres familles et si l’innocence de Cata la préserve des questions sur la normalité de vivre dans une famille homoparentale, il n’en est pas de même pour Sara. Sans savoir réellement pourquoi, elle évite le sujet et tente de se rapprocher des critères usuels de la société.
Lorsque sa mère lui propose de faire une fête pour son anniversaire des 13 ans et d’inviter tous ses amis, Sara refuse et argumente simplement qu’elle n’en a pas envie. Puis elle demande à son père si elle peut organiser sa fête d’anniversaire chez lui. A sa mère, elle prétexte qu’il y a plus de place chez son père.
A une autre occasion, elle sort la nuit pour retrouver des copains et fume sa première cigarette. A son retour, sa mère la tance vertement et lui reproche d’avoir fumé. En réaction, elle prend son sac et décide de partir chez son père à qui elle raconte simplement qu’elle s’est pris la tête avec sa mère.
Son père est remarié et souhaite que ses filles viennent vivre avec lui. Tous les prétextes sont bons pour faire des reproches à la mère et pour intenter un procès au tribunal pour obtenir la garde des filles.
Les comédiens jouent parfaitement leur rôle et le casting colle très bien à l’histoire.
Rara s’inspire de faits réels, à savoir l’affaire de la juge Atala qui perdu la garde de ses filles à cause de son homosexualité.
Homoparentalité, adolescence, divorce…Le tout vu par les yeux d’une pré-ado.
Un mode de vie qui est loin d’être accepté dans notre société. Ce qui est dommage, c’est de constater que les enfants n’ont pas voix au chapitre et que le jugement qui est porté ne tient pas compte qu’en réalité le milieu dans lequel vivent les enfants est conforme à tous leurs besoins.
Note d’intention de la cinéaste : » Mon travail est né de la nécessité de raconter des histoires centrées sur des personnages et la communauté qui gravite autour d’eux. Des histoires intimes, privées, sans revendications explicites. Non pas parce que je ne crois pas au pouvoir des revendications, mais plutôt parce que je pense que le cinéma, et l’art en général, sont capables de modifier la société d’une manière diffuse et subtile, en apportant un changement durable. D’est de cette idée qu’est né le film Rara »
Un film chilien tourné avec beaucoup de sensibilité et d’humanité. Version originale espagnole sous-titrée en français.
Suppléments : Entretien avec la réalisatrice – la Ducha, court-métrage – bande-annonce
- De Pepa San Martin
- Avec Julia Lübbert, Emilia Ossandon, Mariana Loyola
- Outplay