Pensons à nos têtes blondes en ces périodes de fêtes de fin d’année avec ce dessin animé qui n’a rien à envier aux productions Pixar et Ghibli !
PLUS FORT QUE CHUCK NORRIS !
Produite en 1986 par Ruby-Spears Enteprises Inc. et diffusé en France à partir de 1987, la vocation évidente de cette série animée inspirée des aventures de Rambo n’était autre que de vendre une myriade de produits dérivés aux hordes de gamins rendus fous d’excitation par une diffusion-matraquage dans les programmes pour jeunesse. Rambo a ainsi pu se voir décliné sur une saison en 65 épisodes tout de même, soit 1950 minutes de destruction, explosion, fission et dépressurisation à haute teneur nanarifique : doublages un peu à la ramasse, dessins bâclés voire foirés, animation discutable, surpuissance infinie de Rambo qui est un véritable Dieu indestructible, idéologie plus qu’évidente, méchants ridicules comme pas permis, etc.
Pour parachever le tout, on a adjoint à Rambo une équipe de quotas ethniques inutiles, à savoir KAT, une Asiatique reine du déguisement (oui, oui, au singulier) et Turbo, un Afro-américain spécialiste en mécanique. Bref, de base, c’est déjà assez délirant.
La VHS dont vous pouvez admirer la jaquette ci-contre contient 5 épisodes constituant un métrage complet d’1h40 minutes, sans pause ni temps mort : une orgie de destruction ininterrompue de véhicules de toutes sortes (centaines de tanks, nouveau prototype de bombardier, croiseurs de plusieurs kilomètres de long…), d’explosions gigantesques, de raccords foireux, de combats acharnés dans tous les paysages possibles, de bases ravagées, de guerre sans fin pour prendre le contrôle de Tierra Libre, un pauvre petit pays pacifiste qui ne méritait vraiment pas un tel acharnement. Et surtout, c’est Rambo pire que jamais, qui court sans répit en démolissant des armées de militaires à lui tout seul, matériel compris, Rambo qui détruit des bases entières tout en skiant peinard, qui fait de la chute libre pour attaquer l’aviation ennemie, Rambo qui lance des pieux explosifs avec son arc de chasse, Rambo qui explose tout avec une sarbacane lance-roquettes, Rambo qui enrôle des gamins dans l’armée, Rambo qui fait des planchettes japonaises à des colonnes de pierre de plusieurs tonnes, Rambo l’invincible, l’infatigable, l’indestructible, l’omnipotent, le surprenant, le stratège, le vanneur, l’Agénésie aréolo-mamelonnaire, le Héros de la Liberté. Rajoutez à tout ça des méchants tous plus hallucinants les uns que les autres, menés de main de fer par un boss ultra persévérant à l’accent allemand digne des meilleures comédies françaises : Warhawk, le seul et unique méchant intergalactique qui ose faire tanguer des barques remplies de bananes pour faire régner la Terreur !
ACTION NON STOP !
Honnêtement, sur les 100 minutes de métrage, il doit y en avoir maximum 15 de parlotte, et le reste du temps nous montre Rambo détruire des trucs et mutiler des ennemis. Et le pire, c’est que ce n’est même pas répétitif !!! On est sur le cul en permanence devant la folie totale de l’action, des attaques ahurissantes de Rambo qui arrive toujours à surprendre. Et c’est sans compter les nombreuses erreurs de montage, la logique non-sensique, les dessins chiés ou les formulations à la mords-moi-le-noeud. C’est du 100% hardcore, aucun film ne pourrait tenir une telle cadence, même « Commando » c’est de la rigolade à côté de ça. On se prend à rêver d’une adaptation live tout en sachant très bien que c’est impossible, ça coûterait probablement plus cher en vies de cascadeurs et en explosifs que n’importe quelle réalisation de Michael Bay.
La musique entraînante de l’immense Jerry Goldsmith (compositeur, entre autres, des B.O. des trois films et dont on se demande ce qu’il fait dans une production aussi cheap) permet une immersion complète dans l’univers martial et belliqueux de Rambo, en lutte permanente contre l’organisation démesurément mégalomane SAVAGE, qui ne doutera de rien en osant lancer 3 pauvres punks madmaxiens à l’assaut du siège des Nation-Unies ! Heureusement, entre deux destructions de missiles à la sulfateuse à bout portant, Rambo nous rappellera l’importance de la liberté !
[Pascalou Belleguic]