Le réalisateur espagnol, qui nous avait déjà éblouis avec son film d’horreur « L’orphelinat », revient avec « Quelques minutes après minuit », l’adaptation du roman de Patrick Ness. Encore une fois, Bayona s’attaque à une histoire qui nous prend à la gorge. Connor (MacDougall), un jeune garçon de 12 ans, est obligé de grandir plus vite que les autres. En effet, sa mère aimante (Jones) est atteinte d’une maladie en phase terminale. Elle ne possède plus la force nécessaire pour prendre correctement soin de son fils. Celui-ci, en plus de devoir s’occuper des tâches ménagères, subit quotidiennement des séances de torture par trois brutes à l’école. La situation exige des changements, mais les options s’offrant à Connor sont limitées et ne l’enchantent pas. Son père absent vit aux États-Unis et ne peut l’accueillir, alors que sa grand-mère, pour qui il ne ressent aucune affinité, lui ouvre les portes de sa maison. Face à cette pression, Connor s’enferme dans son monde imaginaire et laisse sortir ses frustrations à coups de crayon. Malheureusement, des cauchemars le tourmentent la nuit et le connectent à la dure réalité. C’est à ce moment-là qu’un monstre décide d’apparaître à sa fenêtre (parlant avec la voix chaleureuse de Liam Neeson) et promet de l’aider en lui racontant trois histoires qui lui serviront d’échappatoire à cette situation difficile. En échange, Connor devra lui raconter la quatrième…
« Quelques minutes après minuit » nous offre quelques heures de bonheur intense. Le réalisateur présente, avec ingéniosité, un être en souffrance tentant d’échapper à l’inévitable. À travers ses interventions et ses contes, le monstre rend intelligible ce que ressent l’enfant et essaie de l’accompagner vers une prise de conscience de ce qui le ronge à l’intérieur, pour qu’il le reconnaisse et soit en mesure de le surmonter. Avec son visuel fortement influencé par Guillermo del Toro, le film donne des leçons de vie et explore avec brio la complexité de la nature humaine. Il touche l’âme et réveille l’imagination par le biais de beaux paysages animés, remplis de symbolisme et peints à l’aquarelle. Quant au jeune Lewis MacDougall, il interprète impeccablement la cruauté des émotions qui envahissent son personnage. Un film magnifique. Merci Juan Antonio Bayona.
Quelques minutes après minuit (A Monster Call)
De Juan Antonio Bayona
Avec Lewis MacDougall, Felicity Jones, Liam Neeson
Impuls
Sortie le 04/01
Un grand film, avec le LA LA LAND, le cinéma reprend des couleurs…. enfin !