11.4 C
Munich
mardi, novembre 19, 2024
- Publicité -

Phantom Thread : Chronique d’un couturier acariâtre

Claire Blanchard-Buffon
Claire Blanchard-Buffon
Cinéphile passionnée, écrivaine et musicienne depuis son enfance, elle offre son âme d’écorchée vive au besoin de l’art et de la transmission de ses émotions. Voter folie est-elle la même ?

Reynolds Woodcock est un prestigieux couturier et propriétaire de la maison éponyme qui habille la haute société anglaise des années 1950. D’un naturel antipathique, Woodcock mène une vie réglée comme une horloge. Sa sœur Cyril semble être la seule à pouvoir accepter sa personnalité égoïste et taciturne.


[dropcap size=small]T[/dropcap]outes les employées savent que le moindre accroc, au propre comme au figuré, est synonyme de catastrophe dramatique pour le redoutable Reynolds et donc pour la quiétude de son entreprise. C’est dans cette atmosphère terrifiante qu’Alma entre dans la vie et le cœur de Woodcock. Elle va dès lors bouleverser certaines barrières et finalement manipuler dangereusement la vie de son amour.

Le dernier film de la carrière impressionnante de Daniel Day-Lewis. L’acteur a en effet annoncé sa retraite à l’issue de ce tournage. On le découvre encore une fois au sommet de ses capacités d’acteur. Dans ce rôle, il incarne plus vrai que nature un personnage d’une complexité sinueuse. Les personnalités torturées comme celle de Reynolds Woodcock ne sont pas comprises la plupart du temps. En principe, on se méprend en pensant que c’est un caractère difficile, capricieux découlant d’une enfance certainement trop gâtée. Le fond du problème est que souvent, c’est le résultat d’une incapacité à gérer les traumatismes. Ce qui provoque une crainte surannée et ferme les portes de l’être sur le monde. Le scénario ainsi que la réalisation font continuellement ressentir ce malaise que peut éprouver Woodcock. Bien que ce soit un bourreau de travail, le sentiment d’inconfort plane sans cesse sur le film, même dans les scènes plus légères, on ressent cette gêne. C’est absolument splendide. La photographie est exceptionnelle, comme dans beaucoup de films avec Daniel Day-Lewsi. Les deux heures de projection passent inaperçues tellement on est accroché au bord du précipice que promet la trame tout au long de l’histoire.

C’est une fenêtre entrouverte sur les blessures de l’âme. Finalement, cela nous renvoie à notre propre perception des autres.

Phantom Thread
USA   –   2017   –   Drama
Réalisateur: Paul Thomas Anderson
Acteur: Daniel Day-Lewis, Lesley Manville, Vicky Krieps
Universal Pictures
14.02.2018 au cinéma

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

- Publicité -