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jeudi, décembre 26, 2024
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Peter Pan & Wendy : Une histoire, et bonne nuit !

Pauline Brandt
Pauline Brandt
Avec un master de français moderne avec spécialisation en études théâtrales, un bachelor en français moderne et histoire et esthétique du cinéma, Pauline Brandt met en œuvre tout son savoir-faire pour promouvoir le cinéma.

« Tous les enfants grandissent. Sauf un. » Vous voyez de qui on veut parler ? Oui, du gamin à casquette verte. Peter Pan est de retour, pile à temps pour l’année du centenaire de Disney qui inscrit là un nouveau titre dans sa série de remakes de classiques en live-action.  À quoi s’attendre ? À une photographie léchée, à des réminiscences visuelles et à un casting béton. À une exception près.


Avec Peter Pan & Wendy, Disney prend un risque : celui de la comparaison. C’est que l’histoire de Peter Pan a été maintes fois racontées et a été plusieurs fois mise en images au cinéma – à commencer par le dessin animé de 1953, celui qui a ancré un certain nombre de symboles qui représentent l’univers (la casquette verte, la poudre de fée scintillante, les petits frères de Wendy flanqués d’un ours en peluche et d’un haut-de-forme). Soixante ans plus tard, Disney réutilise ses propres codes avec brio, donne aux acteurs principaux des silhouettes quasi-identiques à celles dessinées par ses animateurs et s’amuse à rejouer les scènes qui n’existaient que sous forme de dessin animé. Ca fonctionne parfaitement, et on reconnaît dans le traitement de l’image et de la musique la patte du réalisateur de The Green Knight.

La comparaison ne s’arrête pas là ; c’est qu’en 60 ans, le cinéma a eu de quoi faire avec l’histoire du garçon qui ne veut pas grandir. Allons-y chronologiquement, et en omettant volontairement les films centrés sur la Fée Clochette. Il y a eu Peter Pan, de John Paul Hogan (2003). Il y a eu Neverland, de Marc Forster (2004). Il y a eu Pan, de Joe Wright (2015). Autant de films qui furent l’occasion, plus ou moins oubliable, de donner une nouvelle esthétique au Pays Imaginaire – on l’a vu rétro et romantique (Peter Pan), puis adulte et littéraire (Neverland) et enfin bariolé et musical (Pan).

Parmi toutes les adaptations cinématographiques existantes, il en est une à laquelle Peter Pan & Wendy se verra forcément comparé : Hook, de Steven Spielberg (1991). L’histoire diffère, mais c’est un peu au Capitaine Crochet de Robin Williams qu’on pense en voyant dans cette nouvelle version Jude Law affublé d’une drôle de perruque. Ce dernier convainc malgré tout, malgré des scènes de cascade pas toujours réussies ; il est secondé pour cela d’une impressionnante équipe de gamins (les enfants Darling et les Garçons Perdus) qui crèvent l’écran.

Malgré son dénouement faiblard, Peter Pan & Wendy tient donc la route, celle qui passe par la deuxième étoile à droite, puis tout droit jusqu’au matin. La seule promesse qu’il rompt, c’est une tradition : celle, suivie par chaque production de Peter Pan, de faire jouer par un seul acteur le rôle du Capitaine Crochet et du père de Wendy Darling. Les raisons originelles de cette tradition divergent, mais son efficacité est telle qu’il est dommage de la rompre.

Peter Pan & Wendy
USA – 1h 46min – Aventure, Fantastique, Famille
De David Lowery
Par Toby Halbrooks, David Lowery
Avec Alexander Molony, Ever Anderson, Yara Shahidi
28 avril 2022 sur Disney +

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