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mardi, novembre 19, 2024
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« Pause » : Baptiste Gilliéron en interview

Après sa première mondiale cet été sur la Piazza Grande, le premier long-métrage de Mathieu Urfer arrive sur les écrans romands. Écrite et composée par cet ancien étudiant de l’ECAL, cette comédie romantique, tournée en grande partie à Lausanne et produite majoritairement par Box Productions, offre un coup de fraîcheur à la production cinématographique suisse, avec son récit pétillant, porté par des acteurs en symbiose avec leur personnage. Afin de coller à l’esthétique du film, Daily Movies a rencontré l’acteur principal, Baptiste Gilliéron, dans une brasserie lausannoise. Ambiance.

Pour commencer, quelle formation as-tu suivi ?

J’ai commencé par faire de l’impro, quand j’avais 12 ans. À la même époque, j’ai rejoint La Paternelle, une association qui, à chaque Noël, organise un spectacle avec des enfants. Une grosse étape fut ensuite de rentrer à la Manufacture (Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande – ndlr) en 2006. J’en suis sorti en 2009, avec un intérêt redoublé pour le théâtre, alors que je pensais avant tout vouloir faire du cinéma. Après la Manufacture, j’ai fait beaucoup de théâtre, puis j’ai commencé à participer à des courts-métrages, avant de rejoindre le casting de « Pause ».

Dans « Pause », c’est la première fois que tu as le rôle principal. Est-ce que tu as eu des angoisses face à une telle responsabilité ?

Oui, c’est sûr. Quand on te dit, même de manière involontaire, que le film repose beaucoup sur tes épaules, ça te fout un coup de pression. La chance que j’ai eue, c’est de travailler avec Mathieu. Pendant tout le tournage, on prenait bien le temps de répéter les scènes et on avait beaucoup travaillé avant, notamment pour la musique. Du coup, une fois arrivé sur le tournage, j’étais plutôt confiant et n’ai jamais ressenti d’énormes doutes sur le personnage. Les discussions avec Mathieu étaient là, et lui avait énormément travaillé sur le scénario. Comme c’était aussi son premier long-métrage, j’ai l’impression que ça nous a aidés les deux, de partager cette nouvelle expérience. Humainement, ça a vraiment été une super expérience.

Partages-tu des points communs avec Sami, le personnage que tu incarnes ?

Il n’y a pas eu une énorme composition à faire pour le personnage, je me suis senti relativement proche de lui. En fait, c’est comme si Sami avait des traits de caractère que je peux avoir, mais poussés à l’extrême. Sa façon de toujours tout relativiser, d’éviter le conflit et de subir un peu les événements… Ce sont des choses que je retrouve chez moi, sauf que je saurais agir en conséquence, et un peu plus vite que Sami ! Mais je n’ai pas de théories aussi strictes et claires que lui sur les relations de couple (rires) !

La musique tient aussi un rôle important dans « Pause », et c’est même toi qui chantes dans le film. Peux-tu revenir sur les différentes étapes musicales ? Tu as un passé de chanteur ?

J’ai eu un groupe quand j’étais au gymnase de Beaulieu, qui n’a pas duré très longtemps… On s’appelait les Black Röstis, on faisait des reprises de métal. On a fait un concert avec quatre chansons je crois, et après on s’est dissous (rires) ! Autrement non, j’ai toujours aimé chanter; à la Manufacture on avait des cours de chant, de pose de voix, de rythme, mais je ne suis pas un chanteur, non. Il y a eu tout un questionnement sur qui allait chanter pour le film. Comme Mathieu a écrit les chansons, cela paraissait presque plus logique que ce soit lui. La décision finale a été prise parce qu’on a fait des essais qui étaient concluants, et parce que c’est quand même mieux lorsque c’est l’acteur qui prête sa voix. L’enregistrement des chansons s’est fait en deux jours. Il faut savoir que John Woolloff est une bête de studio. Dans la musique du générique de fin, t’as l’impression qu’il y a 16 instruments, mais en fait c’est John qui les joue tous les uns après les autres, sur des pistes différentes. Il est vraiment incroyable, c’est un musicien dingue.

Dans le panorama du cinéma suisse, « Pause » se distingue quelque peu du reste de la production… Qu’en penses-tu ?

Je suis vraiment très fier de « Pause », du travail de Mathieu et de Box Productions. J’ai l’impression que le film se présente vraiment comme un divertissement de cinéma. Le pitch tient en quelques lignes, mais c’est toute l’ambiance et surtout les personnages qui comptent et qui font du film ce qu’il est. Les gens qui ont pu le voir à Locarno ont ri et ont été émus : c’est déjà un pari assez énorme qui est gagné (rires) ! Et c’est vrai que c’est assez rare, actuellement, de pouvoir voir ce genre de films suisses en salles, et j’espère que le public sera sensible à quelque chose de peut-être plus accessible.

Quelques mots sur tes prochains projets ?

Je finis actuellement une série produite par la RTS à Sierre, « Station Horizon », qui devrait être diffusée au printemps-été 2015. Ensuite, je vais beaucoup me consacrer au théâtre avec une production de « Hamlet », une pièce pour les écoles mise en scène par Magali Tosato et conçue pour être jouée dans des classes. J’ai aussi un projet sur le cheerleading, que Karim Belkacem va mettre en scène. Et à côté de ça, je continue à avoir plusieurs concepts d’impro : Improlido au Lido, Casting au 2.21, Dimanche au Bleu-Lézard, ou encore la Comédie Musicale Improvisée.

Pause
De Mathieu Urfer
Avec Baptiste Gilliéron, Julia Faure, André Wilms
Filmcoopi
Sortie le 01/10

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