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jeudi, novembre 28, 2024
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Paradise Lost

Paradise Lost de Andrea Di Stefano
Paradise Lost de Andrea Di Stefano

Un premier essai réussi pour Andrea Di Stefano!

C’est au cours d’une discussion avec un ami policier qu’Andrea Di Stefano a trouvé le sujet de son premier film. Son interlocuteur lui expliquait la place particulière qu’occupe dans l’inconscient collectif colombien Pablo Escobar, aussi détesté qu’adulé. Fasciné par le paradoxe, Di Stefano part alors sur l’idée d’un pur biopic pour au final s’en écarter. « Paradise Lost » use du même procédé que « Le Dernier Roi d’Ecosse » et nous fait découvrir sa figure historique à travers sa rencontre avec un protagoniste inventé de toutes pièces. Ainsi, le récit est celui de Nick, jeune Canadien venu réaliser son rêve en s’installant dans ce « paradis » qu’est la Colombie. Il y tombera amoureux de Marià, qui se trouve être la nièce d’Escobar, et se retrouvera alors mêlé malgré lui au trafic de drogue.

Le criminel nous sera donc uniquement présenté durant ses échanges avec Nick, qui fera peu à peu la part des choses entre le regard admiratif que portent sur « Oncle Pablo » sa nièce et les pauvres de la région (après tout, « il ne fait qu’exporter un produit national ») et les inquiétantes accusations que relaient progressivement les médias. Si le personnage principal reste une pure invention, les événements auxquels il sera confronté sont en revanche véridiques (jusqu’à la possession par Escobar de la véritable voiture de Bonnie et Clyde). Ainsi, même si la figure historique reste ici en retrait (sa carrière est survolée et sa fin n’est pas évoquée), Di Stefano parvient à brosser un portrait, certes synthétique, mais néanmoins subtil et interprété avec suffisamment de finesse pour éviter la caricature. Bedonnant et patibulaire, Benicio del Toro incarne un Pablo Escobar ambigu, tantôt cocasse, tantôt terrifiant.

Si l’on excepte quelques symbolismes peu subtils, la mise en scène est soignée et pertinente. Le réalisateur maîtrise plutôt bien sa caméra, autant lorsqu’il s’agit de créer du suspense que d’exacerber les sentiments de ses personnages. Au-delà du film historique, « Paradise Lost » est donc avant tout un thriller nerveux et très efficace, porté par une romance crédible qui assure l’implication émotionnelle du spectateur. Malgré quelques maladresses et une fin un peu abrupte, voilà un premier essai réussi pour Andrea Di Stefano, qui donne envie d’en voir plus de sa part.

Paradise Lost
D’Andrea Di Stefano
Avec Benicio del Toro, Josh Hutcherson
Pathé Films
Sortie le 05/11

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1 COMMENTAIRE

  1. Un sympathique thriller, qui séduit essentiellement par sa dimension jusqu’au boutiste et son final très noir (seul un réalisateur italien comme Andrea Di Stefano pouvait oser). Del Toro est excellent comme à son habitude, mais le reste du cast est à peu près transparent (à part le tueur à gage en chef du cartel de Medellin). C’est pas mal mais il manque un je ne sais quoi.

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