Poétique et soigné, c’est un court-métrage « du terroir »
C’est l’été dans le Sud de la France. Victoire et Léo se prélassent au bord de la piscine de la maison familiale de vacances. Pourtant, lorsque l’on regarde de plus près ce tableau idéal, quelque chose ne joue pas. Plutôt que de détente, ces vacances transpirent l’ennui. Leur quotidien est pesant de solitude. Victoire et Léo parlent peu, évitent le contact physique, échangent rarement un regard… Léo tente avec peu de succès de réveiller leur vie sexuelle. Mais Victoire n’est pas bien dans sa peau, elle n’ose pas se laisser aller. L’arrivée du cousin de Léo et de sa femme bouleverse leur routine faite d’ennui et de gêne. Ce couple représente tout le contraire de leur relation : épanouis, extravertis et sensuels, Vanessa et son mari respirent le bonheur. A leur contact, Victoire apparaît davantage introvertie, mal à l’aise et asociale. Son couple n’est plus que l’ombre de lui-même. Va-t-il survivre aux vacances ?
Poétique et soigné, ce court-métrage « du terroir » (Nadège Benoît-Luthy est lausannoise) plonge le spectateur dans l’intimité du personnage central, Victoire, le plaçant dans un rôle de voyeur plutôt désagréable. La subtilité du jeu corporel de Laurie Lévêque dévoile chacune de ses pensées et de ses émotions. La narration est savamment construite sur des non-dits, les dialogues sont rares, rendant chaque phrase prononcée d’autant plus percutante. Mais le décor estival et provençal, plus léger, adoucit cette atmosphère lourde et malsaine, laissant espérer une issue heureuse.
« Orages d’été » est le troisième court métrage de Nadège Benoît-Luthy, il ouvrira la 17ème édition de la Nuit du Court de Lausanne le 21 novembre prochain.
Orages d’été
Un court-métrage de Nadège Benoît-Luthy
Avec Laurie Lévêque, Gaël Giraudeau, Diane Fleri, Vincent Kucholl
Octuor film