La musique de « Only Lovers Left Alive » est vivante. C’est une incantation, une formule magique. Quelque chose d’étrange, d’indéfinissable et de puissant. Elle enveloppe, charme et prend en otage. Le monde qui vous entoure n’est alors plus le même. Vous êtes désormais dans un univers onirique, dangereux, sans âge et sans réalité. Ce mysticisme resplendissant puise sa force dans l’ancienne musique folklorique médiévale et dans le rock sale et grésillant des capitales ouvrières américaines. Comme à l’image, Detroit rejoint Tanger et chacune amènent avec elle ses propres fantômes, ceux que vous écoutez maintenant. En maîtres d’œuvre de ce cérémonial païen, Jim Jarmusch (SQÜRL) et Jozef van Wissem manient luth, guitares saturées, loops et batterie lourde, comme des possédés. Et lorsqu’à la fin, la fascinante Yasmine Hamdam les rejoint, le charme atteint son paroxysme. Sa voix perce l’obscurité des lourdes cordes et fait alors s’envoler « Only Lovers Left Alive » vers une autre dimension, celle de l’immortalité.
Only Lovers Left Alive
Jozef van Wissen et SQÜRL
All Tomorrows’ Parties