Comme chaque festival de films, nombre de réalisations proposées plaisent, déçoivent ou reçoivent un fort engouement par son public. Étonnamment cette année au « NIFFF », les salles de cinéma sont passées de pleines, au point où les gens quittèrent certaines séances avant la fin.
Ceci, pour des raisons souvent hypothétiques. Comme la programmation du « Neuchâtel International Fantastic Film Festival » qui s’avère moins variée que d’habitude. Mais surtout, une partie des longs-métrages proposés ne correspondent nullement aux thèmes de la manifestation.
L’un des exemples est en lien avec la thématique « Eat The Rich » mettant en avant les oppressions, injustices et questionnant les influences sociales, politiques et les fantasmes. Plus précisément, la réalisation « Porcile » qui demeura incompréhensible, sans une once fantastico-horrifique et extrêmement éloigné desdits sujets. De quoi perdre les spectateurs-trices, au point de quitter le cinéma bien avant la fin de l’intrigue.
Décision que je conçois tout à fait car d’une part, « Porcile » ne correspond pas aux thèmes susmentionnés. Surtout, son histoire est vraiment confuse et aborde davantage le nazisme et ses idéologiques, que le profit et abus entre les riches et les pauvres.
De ce fait et entre cette fiction, celle « Miséricorde » ou « Kryptic », diffuser trop de longs-métrages intellectualisés, hors contexte ou sans réels scénario, risque fort de créer un manque d’intérêt du côté du public par rapport au programme du « NIFFF ». Aux organisateurs-trices concerné-e-s, attention donc à la dispersion et à la rationalisation.
Heureusement, plusieurs réalisations plurent davantage aux spectateurs-trices :
« Godzilla 1954 » : Suite aux soudain chavirements de 17 navires japonais à Odo, Kyohei Yamane et sa fille Emiko se rendirent sur place afin d’enquêter et découvrir le monstre nommé Godzilla. Malgré ses attaques répétées, Emiko arrivera tout de même à voir son petit ami, le scientifique Serizawa. Et il lui révèlera un terrible secret quant à ses recherches sur l’oxygène. Lorsque Godzilla menace à nouveau le Japon et que l’armée est incapable de l’arrêter, Emiko se sentira obligée de dévoiler le secret de Serizawa. Reste à convaincre ce dernier d’utiliser sa formule pour tuer le lézard géant.
Cette année donc, le célèbre « Gorija » de son vrai nom, fête ses 70 ans au cinéma. Créé par Honda Ishirô et son équipe, il était prévu que le tournage dure plusieurs années. Finalement et sans aucuns effets spéciaux numériques, le tout 1e film fut tourné en à peine quelques mois.
Ainsi, de nombreux-euses maquettistes et costumiers-ères ont été engagé-e-s. Et 2 comédiens endossèrent le rôle de « Gorija » en enfilant une tenue étouffante. Mais surtout, les différentes destructions montrées, se firent par le biais des milliers de modèles réduits créés à cette occasion.
Si cette fiction demeura assez décriée au niveau de la presse au milieu des années 1950, les spectateurs-trices répondirent largement présent-e-s. Depuis, la saga se développa (même aux États-Unis) et à chaque fois, le public apprécia les trames du monstre bien-aimé.
« The Housemaid » : Travaillant énormément au sein du restaurant de son amie, Eun-Yi sera surprise d’être engagée comme nourrice et employée de ménage dans la riche famille d’Hoon Goh. Appréciant beaucoup son nouvel emploi, son patron et la mignonne petite fille de la famille nommée Nami, Eun-Yi va se laisser piéger par sa relation torride avec Goh. Au point qu’elle en deviendra son objet sexuel. La situation dégénérera et mènera à la perte de tout un chacun…
Vainqueur de nombreux prix au travers de différents festivals de films, ce remake s’avère effectivement soigné, sulfureux et tendu. Joué avec efficacité par sa distribution, il avait également impressionné le public qui l’avait découvert en 2010-2011.
Si plusieurs problématiques sont abordées intelligemment, son histoire explique aussi à quel point les femmes et les hommes peuvent se détruire. Ainsi, la vengeance fait partie intégrante du récit, tout comme l’avortement forcé ou la naïveté de certain-e-s protagonistes.
Qu’il s’agisse de l’œuvre originale ou de celle de 2010, « The Housemaid » s’adresse à un public bien précis. Les enfants et personnes sensibles auront des difficultés à les comprendre. Dans tous les cas, ce chef-d’œuvre a sa place sein du festival de Neuchâtel et fait plaisir à (re) voir sur grand écran.
« Porcile » : 2 segments bien distincts entre une famille italienne bourgeoise affiliée au nazisme et dont le fils s’acoquine quotidiennement avec les porcs. L’autre trame explore le cannibalisme sur les landes de l’Etna au travers d’un petit groupe accro à cette pratique.
Comme mentionné, la fiction de Pier Paolo Pasolini (« Salò, ou les 120 journées de Sodom ») « Porcile », demeure totalement incomprise de la part des festivaliers-ières quant à sa diffusion au « NIFFF ». Brouillon, avec des scènes mal tournées, il se perçoit aussi que le casting ne crut pas en ce film.