Toujours dans le cadre du « NIFFF 2023 », ces derniers jours m’ont permis de découvrir de nombreuses Premières et Avant-Premières suisses, voire mondiales. Un résumé plutôt francophone cette fois-ci, mais l’Asie n’en est pas oubliée. Peur, phobie et bagarres étaient bien placées.
Frontières : En campagne canadienne, vers la frontière américaine, les sœurs Messier essaient du mieux possible, d’aller de l’avant suite à un décès au sein de leur famille. C’est toutefois Diane qui se sent la plus éprouvée. Elle a toujours la sensation d’être observée chez elle et ne peut expliquer pourquoi les portes de ses armoires s’ouvrent quotidiennement. Ceci, sans compter l’évasion de prisonniers, les problèmes à sa ferme et les multiples tensions avec ses sœurs et sa mère, de retour de Floride. Arrivera-t-elle à se sentir en paix ?
Tourné dans la région des Cantons-de-l’Est au Canada, la nouvelle réalisation de Guy Édoin (« Ville-Marie ») s’de réussie et plutôt efficace. Si le sentiment d’angoisse n’est pas omniprésent volontairement, « Frontières » intrigue, notamment grâce à la découverte des personnages et lieux au fur et à mesure de l’avancement du récit.
En tête d’affiche de ce long-métrage, la comédienne Canadienne Pascale Buissière (« When Night is Falling ») qui démontre de multiples facettes avec brio, au travers de son personnage « Diane ». Car la perte d’êtres chers arrive à tout le monde et les émotions pouvant en découler, atteignent aussi, de nombreuses personnes.
Si ses collègues, majoritairement actrices, jouent également de manière fort intéressante, l’environnement rural et les différentes pressions externes, créent une certaine tension vite percevable et délectable pour le public. Un scénario donc plutôt original, ne s’adressant pas aux plus jeunes à cause de scènes assez violente.
[L’interview du réalisateur est disponible ici]
Mary My Dead Body : Ambitieux, macho et homophobe assumé, le jeune policier Ming-Han ne veut pas se rendre compte qu’il exaspère énormément ses collègues. Au cours d’une de ses courses-poursuites, il va ramasser une enveloppe rouge qui va changer sa vie. D’une part, cela signifie qu’il fut choisi pour se marier avec une personne décédée, mais en plus, cette dernière était un homme… gay. Entre le surnaturel et l’homosexualité, tout se réunit afin de détériorer davantage sa vie.
Si la 8ème réalisation du metteur en scène Taïwanais Wei-Hao Cheng (« The Soul ») s’avère être l’une de mes fictions préférées de ce « NIFFF 2023 », c’est grâce à son histoire originale, magique, drôle et… tragique.
Car ce mélange d’émotions maîtrisé est entièrement dû à son scénario à la fois complexe, mais paradoxalement, plutôt simple à suivre grâce à sa linéarité. En outre, tous les sujets abordés demeurent actuels et démontrent de nombreux maux de la société.
Porté par le duo d’acteur Greg Han Su (« Un Soleil ») qui joue le policier « Wu » et Po-Hung Lin (« Transformers : L’Âge de l’extinction ») interprète du fantôme « Mao », leur dynamique fonctionne à merveille et plaira à un large public curieux de découvrir ce genre de comédies, cachant de nombreuses problématiques sociétales.
Farang : A quelques mois de sa sortie de prison suite à sa bonne conduite, Sam va devoir faire un choix rapide et drastique. Quitter la France ou assumer son geste légitime ? Car 5 ans son acte, son passé va le rattraper suite au désir de son épouse qui souhaite acquérir un petit terrain au bord de la côte thaïlandaise. Ainsi, sa vie va à nouveau basculer : travailler pour la mafia ou repousser l’achat de la parcelle ? Le mauvais choix va vite arriver, malheureusement Sam le réalisera trop tard.
Si le nouveau long-métrage de Xavier Gens (« Budapest ») frappe fort au niveau des scènes d’action et de combats rapprochées, malheureusement, le scénario manque d’ambition, de réalisme et de détails explicatifs. Ainsi, de quelle manière « Sam » a-t-il pu quitter la France suite à son geste ?
Au travers de « Farang », ledit cinéaste change totalement de thématique, d’une manière assez réussie, mais surtout il signe là, un bon film d’action populaire. En outre, le fait d’avoir tourné majoritairement en Thaïlande, apporte une jolie plus-value à sa fiction.
En définitive, si « Farang » ne s’avère pas être le long-métrage du genre de l’année 2023, son film ambitieux demeure efficace, divertit, impressionne parfois selon les séquences (celle de l’ascenseur par exemple), mais ne s’adresse ni aux enfants, ni aux personnes sensibles à la vue du sang.