Au travers de cette 21ème édition, le « Neuchâtel International Fantastic Film Festival » a choisi un thème parfois incompris par la société actuelle, celui de queer. Cette introspection a eu donc son importance cinématographique, tout comme le reste de la programmation.
Avant de passer aux quelques critiques de ce que j’ai vu au « NIFFF 2022 », il s’avère bien de comprendre le terme queer, associé au cinéma depuis de nombreuses décennies en fait. Queer, ou altersexuel en français, est donc un choix de vie et désigne l’ensemble des minorités sexuelles et de genres, différents des cisgenres et des hétérosexuels-les.
Dans le cadre du festival neuchâtelois, ce sujet et ses liens cinématographiques n’entrent pas forcément en matière, car les fictions choisies (souvent en rapport avec les monstres comme le « Dr. Jekyll »), n’abordent que très peu l’altersexualité. Sans doute à cause du côté rétrospectif. Quoiqu’il en soit, elles valent la peine d’être (re) découvertes.
« Freaks Out » : Durant les années 40, en pleine 2ème Guerre mondiale, Matilde, Fluvio, Censio et Mario essayent de passer en Outre-Atlantique car le III Reich pourchasse sans relâche les mutants dans le but de les contrôler, puis de conquérir le monde. C’est Israel, le patron de leur cirque, qui se rendit à Rome afin d’obtenir leur papier quant à leur fuite. Mais il disparaîtra mystérieusement et plus rien ne va se passer comme prévu pour le quatuor. Ils vont se dissocier et pire, rencontrer Franz, un pianiste nazi adorant le cirque, les mutants et servir Hitler…
Cette incroyable fiction demeurera certainement l’une des meilleures surprises européennes de 2022. Rendant hommage à cette période atroce et meurtrière, le cinéaste Gabriele Mainetti n’hésite pas non plus à intégrer la « Pop culture » au travers de nombreuses allusions judicieusement choisies. Dramatique, étonnant et original, son 2ème long-métrage captive et garde son intensité jusqu’au dernier moment.
Outre ses qualités, les performances des comédiens-iennes impressionnent grandement. Particulièrement « Franz », joué par l’Allemand Franz Rogowski (« Luzifer ») qui démontre les idéologies nazies de l’époque à merveille, mais aussi les fêlures de son personnage. Une facette le rendant davantage humain et créant un sentiment de malaise davantage prononcé dans l’histoire de « Freaks Out ».
Une réalisation à donc découvrir sans tarder grâce à toutes les plus-values susmentionnées, ses mystères, sa magie et sa juste dose de violence.
« Sissy » : Cecilia, affectueusement surnommée Sissy par ses proches, est une influenceuse de renommée au niveau du développement personnel. Tout va bien dans sa vie, jusqu’au jour où elle croise sans ancienne amie d’enfance, Emma. Ravie de la revoir, Emma l’invite d’instinct à sa fête en décidant d’oublier leur passé houleux. Mais, les souvenirs et sensations reviennent hanter Cecilia et ce week-end paraissant magnifique entre ami-e-s, va virer au cauchemar…
Réalisé par Hannah Barlow et Kane Senses, la Première européenne à Neuchâtel de « Sissy », qui n’a aucun rapport avec la Princesse, a bien interpellé son public. Angoissante, drôle et surprenante, cette fiction démontre surtout les dessous des belles publications et vidéos sur internet. En parallèle, cette réalisation prouve que toute personne a ses limites et parfois, les franchir peut mener à des intentions plus destructrices.
En tête d’affiche de « Sissy », la géniale et pétillante Yerin Ha (« Halo ») qui montre avec talent plusieurs émotions au travers de son personnage, « Cecilia ». Si ses collègues performent également magnifiquement, les décors naturels et construits, amènent une efficacité supplémentaire qui ne manquera pas de plaire aux spectateurs-trices fan et amateurs-trices de ce genre de films.
En définitive, suivre le quotidien de « Sissy » influencera peut-être certaines personnes malgré l’horrible vérité…