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jeudi, janvier 23, 2025
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« Viking », de bons sentiments fratricides

C’est dans la chaleur étouffante d’une salle du NIFFF qu’à été présenté Viking, une fresque guerrière grandiloquente sur fond de paysages enneigés, débordante de sang, de testostérone et d’élans fratricides.


[dropcap size=small]V[/dropcap]iking a été présenté ce mardi 4 juillet au NIFFF, dans la catégorie « Russia Extravaganza » en présence de Viktor Lakisov, qui a supervisé les effets spéciaux du film. Le public venu assister à cette projection s’est longuement défait dans la chaleur suffocante d’une salle comble, en attendant l’invité qui s’était perdu dans les rues de Neuchâtel. Le retardataire, par ailleurs très sympathique, n’a finalement dit que quelques mots avant de nous abandonner devant cette œuvre pour le moins contondante.

Viking relate l’histoire du prince Vladimir en Rus’de Kiev, au Xème siècle, et des nombreuses luttes familiales pour le pouvoir. Le film s’ouvre par une scène de chasse dans une forêt enneigée, dont la pièce de gibier centrale est convoitée par deux clans rivaux. Ce climat de tension et d’animosité entre différents protagonistes ira croissant jusqu’à dégénérer complètement lorsque la princesse Rogneda refusera les avances du prince Vladimir.

Le film revisite les évènements historiques pour nous offrir avant tout le spectacle d’une belle saga guerrière, menée par des vikings poilus, barbus, vêtus de peaux de bêtes, tatoués, crasseux et sauvagement rustres. Des vrais de vrai, bruts de décoffrage, usant de la boue locale en lieu et place de la mousse à raser, domptant les femelles rebelles à grands coups de buttoirs virils et massacrant tout sur son passage. Les scènes d’offensive et de représailles se succèdent, avec leurs lots respectifs de cris gutturaux, brutalités, tortures, mises à sac, incendies et meurtres en tous genres. Elles sont magnifiées dans leur beauté belliqueuse à grand renfort de ralentis, distorsions sonores et autres effets spéciaux.

C’est débordant de bravoure, d’esprit de vengeance, de sang et de testostérone. Mais les combats fracassants à répétition finissent par lasser plus qu’impressionner. Les nombreux effets spéciaux et images 3d sont assez réussis, mais leur utilisation à outrance alourdit l’ensemble et certains font parfois sourire par leur énormité. Et pour finir, la saga familiale, bien que pleine de beaux sentiments fratricides dont on ne comprend pas toujours l’origine, s’avère compliquée et difficile à suivre dans le fracas des luttes incessantes.

En définitive, même s’il y a quelques belles scènes, notamment dans les paysages enneigés avec des décors, costumes et attirail de guerre superbes, ce film dont la réalisation a duré sept ans, offre un résultat maladroit, surchargé et en somme tout décevant.

Viking
Russia, 2016
De Andrey Kravchuk
Avec Danila Kozlovsky, Svetlana Khodchenkova, Maksim Sukhanov

 

 

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