C’est dans une salle surchauffée – au propre comme au figuré – par un public incandescent et trépignant d’impatience que Takashi Miike est venu présenter son dernier film Jojo’s Bizarre Adventure au NIFFF accompagné de Yamazaki Kento, l’acteur principal.
Vous pouvez imaginer les salves d’applaudissements et ovations qu’ont déversé inlassablement les fans et archi-fan de cet auteur prolifique, capable de mettre en boite 2 à 8 films par année et qui compte plus de cent films à son actif dont : Lesson of Evil, Ischi the Killer et le glaçant Audition. Cet accueil enthousiaste s’étant enfin calmé, les deux invités ont présenté brièvement le film, avec amabilité et beaucoup de bonne humeur avant d’aller s’asseoir au milieu d’un public ravi. C’est donc en leur compagnie que nous avons pu découvrir en première mondiale, Jojo’s Bizarre Adventure : Diamond Is Unbreakable.
Jojo’s Bizarre Adventure est initialement un manga de Hirohito Araki, un auteur aux goûts éclectiques, qui vont de la musique occidentale à la mode italienne, en passant bien sûr par le cinéma, notamment les westerns. Certaines de ces influences se retrouvent autant dans l’œuvre originale que dans l’adaptation de Takashi Miike, parfois par des traits évidents ou quelques clins d’œil plus subtils. Araki a été influencé par d’autres mangas et personnages, comme Dragon Ball, ce que vous ne manquerez pas de remarquer, Babel II, Ken le survivant et Prince.
Initialement publié entre 1886 et 2004, le manga raconte les aventures de la lignée des Joestar, sur plusieurs générations. Cette lignée dont chaque membre qui a deux fois les syllabes « Jo » contenues dans son nom, hérite du surnom de Jojo. Dans le film de Takashi Miike, le personnage central est Jôsuke , si la première partie de son nom se prononce « Jô », la seconde peut être prononcé soit « Suke » soit « Jo », d’où son surnom.
Ils sont accompagnés par leur Stand, sorte de double combatif, sous les traits d’un superhéros que seuls les autres utilisateurs de Stands peuvent voir. Les stands ont une force et une vitesse hors du commun, et des pouvoirs magiques. La possession de ce double surnaturel peut être acquit de manière innée, ou provoquée par la blessure d’une flèche magique, que le manga présente comme crée à partir d’une météorite tombée au Groenland.
L’adaptation que nous livre Takashi Miike est haute en couleurs, aussi extravagant par le scénario que par les errances capillaires des héros. On ne s’ennuie pas une seconde, entre l’action et les traits d’humour, sans oublier les décors grandioses et les effets spéciaux. L’univers dans lequel évolue Jojo est totalement fantastique, des costumes aux étranges Stands que possèdent certains personnages. Le tout est très théâtral, plein de rebondissements, drôle, original et traduit bien l’esprit des mangas.
Le film a récolté une cascade interminable d’applaudissements et d’ovations, que Takashi Miike a reçues avec affabilité, et Yamazaki Kento avec une profonde révérence toute asiatique. Ils ont ensuite répondu à quelques questions, toujours avec gentillesse et poussant la bonne humeur jusqu’à la facétie. La traduction était laborieuse, ce qui était franchement dommage, mais l’amabilité et la joie de ces deux invités de marque tenait le public sous le charme.
JoJo’s Bizarre Adventure: Diamond is Unbreakable
(Sera projeté jeudi 6 juillet à 19 :45, au NIFFF)
De Miike Takashi
All-Time Favorite Manga Adaptation
Japan, 2017, 120’, vo sub fra/eng, 16 ans
cast : Yamazaki Kento, Kamiki Ryunosuke, Komatsu Nana, Okada Masaki