C’est toujours sous le soleil – bien présent mais tolérable, on aura échappé à la canicule entre les murs en pierre du Temple du Bas – que commence la deuxième semaine du NIFFF, et la journée commence fort – au Temple du Bas, incidemment – avec les courts-métrages internationaux.
Le grand avantage des courts, c’est bien ça : si quelque chose ne vous plaît pas, on s’assied patiemment et on attend quelques minutes que ce soit terminé. Difficile, donc, de s’ennuyer fermement en quelques minutes seulement, et encore moins de risques avec la solide sélection du NIFFF. Évidemment, il en faut pour tous les goûts, mais cette année, cet adage se vérifie surtout graphiquement, tant le thème de la technologie est au premier-plan. Ce n’est pas le cas de tous (on notera par exemple de la magie noire, qui commence bien et déçoit malheureusement en plaçant l’intégralité de l’acte final en hors-champ), mais trois des shorts commenteront respectivement la réalité augmentée, la ville surpeuplée et le rapport de la mémoire avec la technologie, en général avec finesse (et une chouette cinématographie). Une sélection solide.
On enchaîne avec « Los Parecidos » (Compétition Internationale), un « hommage à la sci-fi des 60s » de l’aveu de son réalisateur. Et l’hommage convainc : acteurs compétents et humour absurde corrosif excusent le filtre effet vieilli (on comprend l’intention, mais il est si présent que ça en devient distrayant) et le rythme inégal. Avec en plus un scénario original, un bon moment pour les fans de science-fiction vintage !
Vient ensuite le coup de cœur de tous les journalistes du Daily Movies présents à la séance : « Under The Shadows » (Compétition Internationale) intrigue par sa situation géographique – Téhéran – et sa promesse de commentaire socio-politique sur la vie d’une femme en Iran, et captive grâce à son suspens mené d’une main de maître. Il réussit d’ailleurs là où la plupart des films de fantômes (ou, en l’occurrence, de djinns) échouent : les personnages sont humains et attachants, et l’actrice principale exceptionnelle. On en redemande !
L’ultra movie du soir sera « Scare Campaign », et quelle déception ! Si l’idée de base peut être originale, le traitement (ultra) condescendant casse l’ambiance : rarement un film pour fans de genre aura autant pris son public pour des idiots. Les retournements scénaristiques se suivent, se ressemblent et se prédisent 10 minutes à l’avance et les personnages sont exécrables et clichés dans une version « slasher pseudo-meta » du petit garçon qui criait au loup. Vite vu, déjà oublié. On notera tout de même le gore – pas trop mal – et les acteurs, qu’on sent faire du mieux qu’ils peuvent avec un script telenovelesque.
Pas le temps de se complaire dans l’amertume : mardi s’annonce intense, avec entre autres, les court-métrages asiatiques et « Detour », le dernier Christopher Smith. A demain sur Daily Movies !
(On en profitera pour rappeler que tous les films vus par l’équipe sont notés sur la grille ici (lien), avec en bonus un micro-résumé ; si vous souhaitez savoir exactement ce que l’intégralité de l’équipe a vu pour vous aider dans vos choix de visionnage, n’hésitez pas !).
[Jillian Blandenier]