En recevant cette année Kevin Smith (« Clerks », « Dogma »…), référence auprès des geeks (ses conférences sur la pop culture font autorité), et George R.R. Martin, auteur du « Trône de Fer », la série la plus vue de l’histoire, le NIFFF attirera autant les cinéphiles que le grand public. Une occasion de s’ouvrir à de nouveaux spectateurs ?
INVITES DE PRESTIGE
Un bon festival se singularise par la qualité de trois critères principaux : sa programmation, ses invités et son cadre (infrastructures, organisation, personnel). Question invités, le NIFFF a toujours su attirer les plus grands noms : Larry Cohen, Joe Dante, Hideo Nakata, George Romero, Dario Argento, Park Chan-wook, Ray Harryhausen… La liste est aussi longue que prestigieuse. Cependant on pouvait remarquer que la plupart était des noms connus surtout des aficionados du cinéma fantastique. Cette année, la venue de George R.R. Martin, créateur d’une saga au succès planétaire constitue un pas résolu vers le grand public, à la fois visionnaire et chanceux comme nous le raconte Anaïs Emery, directrice artistique : « Dans le cadre de notre forum littéraire « New World Of Fantasy », nous avions invité George R. R. Martin dès 2010, avant même la diffusion de la série, mais il avait dû finalement annuler. Il a accepté de reprogrammer sa venue pour 2013, mais ça n’a pas pu se faire non plus. Cette année sera la bonne, même si au départ nous avions des doutes qu’il maintiendrait sa présence vu le succès énorme de son œuvre grâce à l’adaptation télé.
Cela nous rassure sur la personnalité de M. Martin, qui tient parole, et sur la capacité d’attraction de la Suisse en général et du festival en particulier. Le NIFFF bénéficiera sans doute de l’aura de l’écrivain. » L’auteur aura donc une Carte Blanche dans laquelle il proposera des films qui l’ont marqué, et sera présent pendant toute la durée du festival.
Kevin Smith représentera quant à lui le cinéma indépendant américain. Réalisateur et scénariste américain incontournable, il viendra présenter en personne les films phares de sa filmographie dont « Chasing Amy » (1997), « Dogma » (1999) et le diptyque « Clerks » et « Clerks II » (1994 et 2006) dans lequel on pourra apprécier le fameux personnage de « Silent Bob », qu’il interprète en personne. Artiste très prolifique baigné dans le cinéma de genre, il travaille actuellement sur un deuxième film d’horreur nommé « Tusk » après le très bon « Red State » (USA, 2011), une critique acerbe de l’intégrisme religieux aux USA, un de ses thèmes de prédilection. Il brille également de talent dans une web émission dédiée aux comics, milieu qui compose une part intégrante de sa culture car il a scénarisé plusieurs bandes dessinées. Le réalisateur présentera également une Carte Blanche de films qu’ils l’ont inspiré.
LE JAPON A L’HONNEUR
La Suisse, et particulièrement la Ville de Neuchâtel, commémorent cette année le 150e anniversaire de la signature d’un traité d’échanges avec le Japon. Vitrine phare des cinématographies d’Asie, le NIFFF apporte sa pierre de touche à cette célébration en proposant une rétrospective spéciale intitulée « Le Japon Imaginaire ». Composée d’une vingtaine de films, elle se répartira en deux volets. Le premier est conçu de façon à faire écho à l’exposition organisée par le Musée d’ethnographie de Neuchâtel (MEN) autour du livre « Le Japon illustré » d’Aimé Humbert (ministre plénipotentiaire de la Suisse au Japon qui signa le 6 février 1864 le premier traité d’échanges helvético-nippon) en questionnant les représentations des relations Orient/Occident dans le cinéma de genre japonais contemporain. Le second volet du programme prendra la forme d’une Carte Blanche et d’une monographie dédiées à un réalisateur proéminent du cinéma de genre japonais dont la filmographie reflète la culture nippone actuelle. Le nom de cet invité sera dévoilé lors de la conférence de presse du 18 juin !
Rappelons que, en matière de production cinématographique, le Japon apparaît comme l’un des pays les plus prolifiques, offrant à la fois des films populaires et de qualité. Parmi ceux-ci, le fantastique occupe une place de choix et est reconnu, de fait, comme une influence majeure du cinéma occidental. En dépit de ce savoir-faire avéré, la production nippone – et par extension asiatique – reste très marginale dans le circuit de distribution suisse. C’est précisément dans cette perspective que le NIFFF a choisi, dès ses origines, de lui consacrer un pan de sa programmation.
PREMIERS TITRES DEVOILES
La riche programmation prend forme, de plus en plus au dernier moment, regrette un peu Anaïs : « Je reviens à peine du Festival de Cannes, qui m’a confirmé la bonne santé du cinéma fantastique. Il y avait de très belles choses autant dans les sélections officielles que dans le marché du film. Le seul petit souci c’est que les deals mettent plus de temps à se faire et on doit jongler avec nos deadlines pour boucler notre sélection ».
On peut déjà vous annoncer « Stage Fright » (Canada, 2014) de Jerome Sable, dans la lignée des grands classiques horrifiques des années 80 comme « Phantom of the Opera » ou « The Rocky Horror Picture Show », « The Sacrament » (USA, 2013) de Ti West, l’artiste fétiche des amoureux de film d’horreur made in US et brillant réalisateur de « House of the Devil » et « V/H/S », tous deux projetés au NIFFF en 2010 et 2012, ainsi que la suite très attendue de « Raid », « Raid 2 : Berandal » (USA, Indonésie, 2014) de Gareth Evans, le film d’action le plus décoiffant de l’année, truffé de scènes d’arts martiaux explosives. A découvrir également, le premier long métrage de Renaud Gauthier, « Discopathe » (Canada, 2013), une comédie noire sur le disco qui ravira les amateurs de slashers, « iNumber Number » (Afrique du Sud, 2013), dernier opus de Donovan Marsh, une fable policière d’une rare puissance et pour finir le film « Young Detective Dee : The Rise of Sea Dragon » (Hong-Kong, Chine, 2013), du maître incontesté des films de kung-fu Tsui Hark, qui contribua grandement à la démocratisation du genre à Hong Kong et ailleurs.
Au niveau de l’accueil, le NIFFF reconduit son organisation de l’année dernière, plébiscitée par les festivaliers, et s’attachera à imprimer encore mieux son identité visuelle dans les lieux de projection et de rencontre. On voit donc que sur les trois aspects qui font un bon festival, le NIFFF est toujours au top !
NIFFF 2014
Neuchâtel, du 04/07 au 12/07
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