Présenté en sélection sous la rubrique : Un certain Regard, au Festival de Cannes 2024, le troisième long-métrage d’Hiroshi Okuyama décrit la culture nipponne en général et soulève des thèmes tels que l’amitié, l’enfance, la persévérance et le sport.
Takuya, est un jeune garçon frêle et timide qui vit avec sa famille dans une petite localité du nord du Japon. Dans cette cité, seule la pratique du sport, permet de passer les rudes hivers enneigés sans déprimer. Chaque jour, Takuya se rend en compagnie de son meilleur ami à la patinoire couverte pour jouer au hockey sur glace avec les enfants de son âge. Son niveau de jeu est particulièrement faible et rares sont les fois, où ses camarades ne se moquent pas de lui à cause de ses handicaps (dont une grande difficulté à s’exprimer).
Motivé par ses parents à poursuivre ses sorties sociales, le jeune nippon retourne s’entraîner, mais sans conviction. Le hasard de la vie, va pourtant lui donner un léger coup de main. Fasciné par Sakura une adolescente originaire de Tokyo qu’il croise régulièrement lors des entraînements, le discret Takuya se captive principalement pour le patinage artistique qu’elle exerce avec Arakawa, son coach personnel, dont elle est secrètement amoureuse…
Principalement axé sur le sport de compétition et les figures acrobatiques, le nouveau long-métrage de Hiroshi Okuyama, à qui l’on doit déjà Makanai dans la maison des Maiko (2023) et Jesus (2019) part d’une bonne intention avec des personnages attachants, mais s’enlise quelque peu, dans une méticulosité dérangeante.
Dotée d’une musique d’ambiance à faire ronfler un insomniaque (valse hollandaise et quelques mélodies généralement utilisées dans les call-center), cette création n’est pourtant pas aussi ennuyeuse qu’elle n’y paraît. Les passionnés de sport y trouveront leur compte ainsi que les amateurs d’un Japon un peu moins flamboyant qu’à l’accoutumée.
Hiroshi Okuyama a toujours voulu faire un film sur le patinage artistique, un sport auquel il a été initié étant enfant. L’auteur explique que n’étant pas doué pour cette pratique, il a dû se résoudre à n’évoquer que des souvenirs dans son nouveau film. C’est en écoutant la chanson My Sunshine du groupe Humbert Humbert que l’histoire a commencé à prendre vie dans sa tête.
Pour interpréter les personnages de Takuya et de Sakura, Hiroshi a choisi des jeunes qui savaient patiner. Et comme ils n’avaient pas d’expérience en tant qu’acteurs, le metteur en scène ne leur a pas donné le scénario. Toutes les répliques leur ont été dictées sur le plateau, sans qu’ils les mémorisent à l’avance. Le but étant de parvenir à ce qu’ils vivent les scènes tournées comme s’il s’agissait d’événements réels et qu’ils les interprètent librement. Réalisée sur l’île d’Hokkaido, cette création présente bien les personnages, en accompagnant les scènes principales par une musique de fond douce.
My Sunshine a été présenté en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024 ainsi qu’au 29ème Festival du Film de Busan (Corée du Sud). Bien mis en scène et original, ce drame social nous fait découvrir avec une grâce envoutante et en toute simplicité, la danse artistique sur glace, tout en traitant des thématiques actuelles avec finesse.
Durée 1h30 minutes, drame social japonais.
Réalisateur et scénariste : Hiroshi Okuyama
Avec : Sosuke Ikematsu (Arakawa), Keitatsu Koshiyama (Takuya), Kiara Nakanishi (Sakura), Ryûya Wakaba (Igarashi), Maho Yamada (Mère de Sakura), Yunho (Ami de Takuya). Production : Art House, Charades, Tokyo Theatre, Comme des Cinémas.
Distribution : First Hand