Qu’obtient-on quand on mélange des racines de minari, plante aromatique coréenne et du Mountain Dew, soda sucré américain ? Le film de Lee Isaac Chung – qu’il faut s’empresser de déguster.
Minari, primé au Festival de Sundance 2020 (grand Prix du jury et Prix du public), est une histoire de racines. Lesquelles ? Celles qui repoussent lorsqu’on immigre, d’un continent à un autre ; celles qui grandissent dans l’enfance, bon gré mal gré ; celles qui s’étendent d’une génération à une autre. Minari parle d’un peu tout cela, et pas uniquement au moyen d’une métaphore jardinière.
1983. La famille Yi, partie de Corée, débarque en Arkansas. Le point de chute ? Un champ vierge à perte de vue et une petite maison « avec des roues », selon les mots de la grand-mère qui ne tarde pas à les rejoindre – un hybride de camping-car et de maison sur pilotis. Dans la famille Yi, il y a la mère Monica (Han-Ye Ri, exemplaire de tendresse floue) et le père Jacob (Steven Yeun), déterminé à réussir une nouvelle vie aux Etats-Unis. Il y a leurs deux enfants, David et Anne, grandissant entre racines coréennes et vie américaine ; la famille est au complet avec l’arrivée de Soon-Ja, la mère de Monica (Youn Yuh-jung, la « Meryl Streep coréenne » dont la simple présence crève l’écran).
Jacob est décidé à utiliser tout son espace pour faire pousser des légumes et créer son propre commerce maraîcher. Autour de lui, chacun s’ajuste comme il peut à sa nouvelle vie dans les champs de l’Arkansas. C’est surtout à travers David, le dernier de la famille, que l’on suit la famille Yi – c’est là la touche autobiographique de Lee Isaac Chung qui a lui-même grandi dans une ferme à Lincoln, Arkansas. Autour de lui, Minari creuse, plante et fait fleurir. C’est à ne pas rater.
Minari
USA – 2020 – Drame – 1h55min
Réalisateur: Lee Isaac Chung
Casting: Alan S. Kim, Steven Yeun, Yeri Han, Noel Cho,
Darryl Cox, Will Patton
Pathé Film
23.06.2021 au cinéma