Il a côtoyé les plus grands. Sa vie foisonne d’anecdotes toutes plus croustillantes les unes que les autres.
Son immense culture et son regard sur le cinéma d’hier et d’aujourd’hui forcent le respect. Ses ouvrages d’entretiens avec Francesco Rosi, Elia Kazan, Joseph Losey, Stanley Kubrick, John Boorman, Jerry Schatzberg, Theo Angelopoulos et tout récemment Jane Campion l’ont rendu mondialement célèbre. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Michel Ciment a préféré l’entretien à l’autobiographie pour nous transmettre son expérience et faire le point sur l’ampleur du chemin qu’il a parcouru. C’est donc avec son confrère N.T. Binh qu’il partage ses souvenirs et ses points de vue sur près de 400 pages.
De son expérience d’enseignant à son entrée à la rédaction de « Positif » en 1963, en passant ses rencontres avec les réalisateurs précités, ce regard dans le rétroviseur d’un des plus grands critiques cinéma s’avère absolument passionnant. Sans langue de bois, sans fausse modestie (sans modestie tout court diront certains), il parle de la rivalité entre « Les Cahiers du cinéma » et « Positif », des liens singuliers entre les critiques et les cinéastes et regrette le manque d’esprit critique dont font preuve la plupart des journalistes actuels : « Je réclame le droit à la polémique ! […]
Mais c’est vrai qu’il y en a de moins en moins, parce que justement il y a de moins en moins d’esprit critique. On baigne dans une sorte de fadeur médiatique, un consensus où tout le monde dit du bien d’à peu près tout le monde, et où l’on fait de la promotion plus que de la critique. » Tâchons d’en prendre bonne note.
Le cinéma en partage
Michel Ciment
Rivages