Marie Madeleine : un portrait biblique

On est en Judée, en l’an 33 de notre ère. À Magdala vit une jeune femme, Marie, qui n’est pas comme les autres. Elle a un don de guérisseuse et d’apaisement et consacre sa vie à aider les autres et à travailler à la pêche au filet. Sa famille cherche à la marier, mais elle ne peut s’y résoudre.

Lorsqu’elle entend parler d’un guérisseur qui sillonne le pays et qui répand la parole de Dieu, elle va tout faire pour le rencontrer et se faire baptiser. Il est accompagné de quelques hommes, ses disciples, qui répandent la bonne parole. Brisant les codes de la famille, elle va tout quitter pour suivre Rabi ou également nommé le Messie. Il va se servir d’elle à Cana pour dispenser son message auprès des femmes auxquelles il doit d’abord expliquer que si elles appartiennent aux hommes, leur esprit leur appartient avant tout et que la parole de Dieu est plus importante que leur rôle auprès de leur époux, père ou frère.
En redonnant la vue à un aveugle et en ressuscitant un mort, il parvient à convaincre la population de la région que le Royaume de Dieu approche.
C’est à la fête de la Pâque qu’il arrive à Jérusalem, la suite, on la connaît, il est trahi par son fidèle ami Judas Iscariote et crucifié. Marie va rester auprès de lui et lorsqu’il est ressuscité, c’est à elle qu’il s’adresse pour que son message d’amour, de compassion et de pardon continue à être dispensé.
Ce rôle de Marie de Magdala est parfaitement interprété par Mara Rooney, touchante, qui laisse parfaitement transparaître son désarroi par rapport au fait qu’elle ne peut accepter les codes sociétaux établis. Sa relation avec Jésus de Nazareth, nommé Rabi dans le film, est intense et pleine d’empathie. Le mythe d’une Marie Madeleine prostituée n’a pas cours et cette histoire permet une réhabilitation de ce personnage peu connu de la vie de Jésus et néanmoins fidèle disciple.
Quant à Joaquin Phoenix qui campe celui du Messie, un rôle difficile, on le voit plutôt discret, souvent en prière, ne parlant que pour prêcher l’amour, le pardon et l’ouverture d’esprit nécessaire pour accueillir Dieu. Une humilité bien représentée mais auquel il manque peut-être un peu de charisme. Le doublage de la langue aurait mérité un effort dans le sens que lorsqu’il parle, c’est beaucoup trop doucement compte tenu qu’il s’adresse souvent à des foules.
Les personnages secondaires, soit les apôtres, portent magnifiquement ce message de foi véhiculé tout au long de ce film.
Les paysages sont magnifiques et outre la description des mœurs dans ce récit biblique, on ressent pleinement le mysticisme religieux entourant la vie de Jésus.
Des vues de décors naturels à perte de vue et quelques lenteurs rendent parfois l’histoire pesante.
NDLR: Dans les Evangiles, de nombreuses versions bibliques différentes existent au sujet de ce personnage central de la vie de Jésus. Mais il ne faudrait pas oublier que la Bible est un livre écrit par les hommes pour les hommes !