Marguerite Dumont, une femme fortunée et passionnée de musique se produit régulièrement devant un cercle d’amis alors qu’elle ne sait pas chanter. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions. Tout se complique le jour où la cantatrice décide de se produire devant un vrai public.
« La perfection, ce n’est pas de faire quelque chose de grand et de beau, mais de faire ce que l’on désire avec grandeur ».
En septembre de l’année 1920, une jeune chanteuse lyrique se présente à l’entrée d’un manoir. Un gala de charité pour les orphelins de la guerre est organisé par le cercle Amadeus et l’a invitée. Les convives sont aussi impatients de découvrir la très célèbre baronne et cantatrice, Marguerite Dumont, censée clôturer le programme de l’après-midi avec un récital très ambitieux.
Informés à l’avance des grosses difficultés encourues par Marguerite dans le domaine, certains s’échappent discrètement. Quant aux autres, ils se doivent de supporter le festival de fausses notes offertes par l’hôte du jour. Ils ont beau serrer des dents, et cacher leur sourire, cette prestation est un calvaire pour eux. Mais politesse oblige, c’est sous un tonnerre d’applaudissements que notre héroïne clôt le concert.
Pour s’éviter la honte, son mari et son entourage, s’affairent à taire toute critique à son encontre et créent un mythe sur sa personne par le biais de photos où notre aristocrate est très mise en valeur. Malheureusement pour eux, Marguerite se sent pousser des ailes et désire monter d’un pallier sur l’échelle de la réussite. Elle prévoit de se produire à l’Opéra…
Inspiré d’une histoire vraie et divisé en plusieurs chapitres, ce nouveau long-métrage de Xavier Giannoli après « Superstar », « À l’origine » et « Quand j’étais chanteur » ne manque pas d’originalité. Plutôt pour les mélomanes ou les anti-aristocrates, cette production est bien mise en valeur par de jolis décors et de très beaux costumes d’époque.
Le scénario est basique et comprend très peu de coups de théâtre. L’histoire avance lentement, créant une certaine lassitude au spectateur non-avisé. On se demande même, pourquoi ce film a reçu tant de récompenses en 2016 (5 prix, dont 4 Césars et 12 nominations) pas toutes forcément justifiées.
La naissance du projet remonte à plusieurs années. Le réalisateur a entendu, par hasard à la radio « La Reine de la Nuit » de Mozart interprété maladroitement par Florence Foster Jenkins en 1944. Ce manque total de rythme, de hauteur et de ton a fait la notoriété de l’Américaine qui s’est malgré tout, produite au Carnegie Hall de New York devant un large public. Xavier Giannoli a eu l’envie d’adapter cette histoire dans un contexte un peu différent.
Ce film historique, marque le retour de Catherine Frot au cinéma, après trois ans d’absence. L’actrice, que l’on aime ou l’on déteste, est fidèle à son image dans le film. Mal dans sa peau, fragile et assez lourde, l’actrice française joue plutôt bien. Les autres personnages sont crédibles, eux aussi.
Il est intéressant de noter qu’un biopic hollywoodien sur Florence Foster Jenkins a été réalisé, dans le même temps, par Stephen Frears. Celui-ci mettait aux prises Meryl Streep et Hugh Grant, sans grand succès.
Ce Blu-Ray doté d’un son de qualité, contient en bonus, le teaser et la bande-annonce du film.
Marguerite
(Comédie dramatique française, durée: 129 minutes)
Réalisateur & Scénariste: Xavier Giannoli
Avec: Catherine Frot (Marguerite Dumont), André Marcon (Georges Dumont), Michel Fau (Atos Pezzini / Divo), Christa Théret (Hazel), Denis Mpunga (Madelbos), Sylvain Dieuaide (Lucien Beaumont), Aubert Fenoy (Kyril Von Priest), Théo Cholby (Diego), Sophie Leboutte (Félicité la Barbue) & Astrid Whettnall (Françoise Bellaire).
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