"Maniac Cop" : Gardien de la plaie !

Film concept réussi et bis totalement assumé du duo Lustig/Cohen, « Maniac Cop » ressort en Blu-ray et confirme sont statut cult.

Au travers de sa Midnight Collection, le distributeur français Carlotta a eu l’excellente idée d’exploiter en haute définition plusieurs classiques des vidéo-clubs. Plus de 28 ans après avoir sévi dans les salles obscures ricaines, le flic maniaque de William Lustig se voit donc offrir un nouveau lifting HD pour sa première sortie Blu-ray francophone. « Maniac Cop » est le résultat de la première, et avant-dernière, collaboration entre le scénariste et producteur Larry Cohen (la série TV « Les Envahisseurs ») et le réalisateur Billy Lustig (« Vigilante »). Le projet naît de l’envie de Cohen de produire une suite du chef-d’œuvre poisseux « Maniac » (1980).

Sorte de mélange d’un polar d’action et d’un slasher, « Le flic de l’enfer » (titre québécois) reste l’une des meilleurs réussites du cinéma d’exploitation américain des années 80. Solide artisan de la série B, William Lustig soigne sa mise en scène et livre quelques passages marquants, à l’image de la scène matricielle de l’agression dans la douche qui a notamment inspiré David Cronenberg pour « Les Promesses de l’ombre » (2007). Le réalisateur, neveu du célèbre boxeur Jake La Motta, parvient habilement à transformer les décors naturels de Los Angeles en rues new-yorkaises sordides et dangereuses propres à la situation précaire de la mégapole au début des années 80. Ce premier opus d’une trilogie inégale se démarque également par son scénario malin développant de vrais personnages, jamais réduits à de vulgaires stéréotypes, et son casting solide composé de deux figures majeures du cinéma de genre : Tom Atkins (« New York 1997 » et « Fog ») et Bruce « Ash » Campbell (« Evil Dead »). Bientôt trentenaire, « Maniac Cop » n’a rien perdu de son efficacité et confirme son statut de classique du cinéma bis. L’annonce d’un prochain remake, même s’il devrait être produit par le talentueux NWR : Nicolas Winding Refn (« Drive »), semble donc totalement superflue… mais que fait la police !