Lorsqu’elle découvre que son gamin se fait harceler par ses camarades d’école, Fanny prend les choses en main. Attention la vengeance va être terrible…
Un an après Sales Gosses, un film dans lequel un moniteur de colonie de vacances cherchait à se venger d’un groupe de retraités lui menant la vie dure, Frédéric Quiring nous ressort le même sujet, à quelques variations près.
Dans ce second long-métrage, c’est une mère qui part au combat. Fanny est une maman attentionnée, elle se lève chaque matin à l’aube pour s’occuper de son mari et de son fils unique, Arthur. Comme la célèbre Bree Van de Kamp dans la série Desperate Housewives, la jeune mère perfectionniste, incarnée par l’excellente Audrey Lamy confectionne gâteaux en tous genres et s’occupe parfaitement de la maison familiale.
Tout se passe à merveille jusqu’au jour ou la jeune blonde découvre, par hasard, que son fils unique est la tête de turc de ses camarades d’école. Choquée, elle va trouver la responsable scolaire pour lui faire part de son inquiétude.
Ne recevant pas la réponse souhaitée de la part de l’établissement scolaire et voyant son enfant adoré souffrir de plus en plus, Fanny décide de prendre les choses en main. Commence alors un combat d’une violence inouïe entre la jeune maman et les trois enfants…
Amusante mais parfois dégoûtante, cette comédie française se laisse regarder. Le combat entre les protagonistes du film, semble à première vue inégal, mais ce n’est qu’une apparence. Les trois harceleurs ont plus d’un tour dans leur sac. Malgré la forte différence d’âge qu’ils ont avec Ma Reum, les jeunes font plus que se défendre. Les sales coups sont de plus en plus vicieux et à ce jeu-là l’adulte est désavantagé, car il est censé montrer l’exemple.
Le harcèlement scolaire est un sujet grave que Frédéric Quiring a choisi d’aborder avec humour. Avant même de parler de cette thématique, l’envie principale du réalisateur était d’évoquer la relation entre un petit garçon et sa maman. Le cinéaste explique que lorsqu’on s’attelle à un scénario de comédie, on ne peut pas se laisser aller à la contemplation, il faut qu’il se passe toujours quelque chose.
On se demande souvent, jusqu’où pourrait aller une maman par amour pour son enfant. Si, quand on parle de harcèlement scolaire, la menace de représailles vient souvent des pères, le metteur en scène a ici voulu inverser la tendance. Il a donc imaginé Fanny, une femme qui a choisi de faire de sa famille sa priorité.
Le choix d’Audrey Lamy dans la peau du personnage principal s’est opéré très en amont. Le réalisateur explique avoir choisi cette actrice, car elle incarne parfaitement la femme aigre-douce du scénario. Jeune maman, la star a déjà éprouvé ce sentiment maternel d’attention exagérée. Elle a aussi un tempérament qui déborde de tendresse, mais elle peut, également, s’avérer particulièrement méchante si tout ne se passe pas comme elle le souhaiterait.
Le fils de Fanny est joué par Charlie Langendries, qui tenait l’un des deux rôles-titres de Boule et Bill 2. Ses ennemis sont incarnés par trois jeunes comédiens assez méconnus. Igor Van Dessel «l‘échange des pincesses», Martin Gillis «Bienvenue à Marly-Gomont» et Louis Durant «Le tout nouveau testament» tiennent bien leur rôle malgré leur jeune âge.
Côté références, Frédéric Quiring s’est inspiré de certaines comédies américaines des années cinquante, notamment celles avec Jerry Lewis dont il est un grand fan, mais aussi des westerns mettant en scène le célèbre acteur John Wayne.
Dans «Ma Reum», le metteur en scène retrouve l’actrice Michèle Moretti qui était déjà au casting de «Sales gosses». Drôle, singulière et dotée d’une personnalité hors du commun, l’actrice française est parfaite dans le rôle de la confidente.
Le thème est d’actualité et le scénario est intéressant. La dispute entre les protagonistes du film prend de l’ampleur au fil de l’histoire et annonce un final explosif. Seules ombres au tableau, une vulgarité inutile et des gags d’un niveau assez bas.
Ma reum
FR, BEL – 2018 – Comedy
Réalisateur: Frédéric Quiring
Acteur: Audrey Lamy, Florent Peyre, Charlie Langendries, Max Boublil, Louis Durant, Martin Gillis, Damien Marchal, Michèle Moretti, Joey Starr, Igor van Dessel
JMH
18.07.2018 au cinéma