Depuis presque 20 ans déjà, le « Neuchâtel International Fantastic Film Festival » présente différents genres de films. Parfois sérieux, parfois amusants, souvent fantastiques. Avec « Ach du Scheisse ! », l’improbabilité est de la partie et son réalisateur nous a expliqué comment tout a commencé.
En quelques mots, quelle est l’histoire de votre réalisation ? « Ach du Scheisse ! » se déroule uniquement dans des toilettes portatives « ToiToi ». Frank se réveille coincé dans cet endroit vraiment crade. Pire, une tige en métal traverse son bras. Il souffre atrocement et il sait qu’il se vide lentement de son sang… En plus, Frank réalise qu’il doit sortir de cette cuvette pour éviter la probable explosion qui doit avoir lieu là où il est bloqué. Il a vu des explosifs autour de lui.
Comment ce projet a-t-il commencé ? Je voulais avant tout faire un long-métrage. Une de mes envies, était d’en faire un excitant, original et avec un très petit budget. Je voulais choquer en ajoutant un pauvre gars dans des toilettes, qu’il soit sévèrement blessé et qu’il ait des explosifs vers lui. Une fois que mon concept était prêt, je l’ai proposé à mon producteur Tonio Kellner qui m’a laissé écrire le scénario. Au final, j’ai eu la chance de recevoir une aide financière de « HessenFilm » pour mon premier long-métrage.
Comment s’est passé le tournage et où avez-vous tourné avec la cabine des toilettes ? Nous avons tourné pendant 23 jours à l’intérieur d’une zone abandonnée et avions à notre disposition trois cabinets « ToiToi » qui ont été découpés en différentes parties et enlaidis. Avec ce côté modulaire, nous avons mis des caméras dans tous les coins de nos décors. Les acteurs étaient tout simplement géniaux. Chacun d’entre eux a livré une performance incroyable et a rendu la réalisation super-facile et amusant. Chaque jour, il y avait des moments forts à regarder avec plaisir comme les cascades, les effets pyrotechniques, les animaux, ou encore, les éclaboussures de sang.
Qu’est-ce qui fut le plus simple à tourner ? Dès que l’acteur principal Thomas Niehaus s’est impliqué, tout a été aisé. Le gars est une force de la nature. Il a donné au personnage une telle profondeur et est venu avec des choses que je ne pouvais pas imaginer. Je ne savais pas comment diriger des acteurs chevronnés, mais on en a discuté et j’ai mieux su comment m’y prendre.
Vous faites plusieurs références à des films et séries cultes. Pourquoi les avoir choisies ? J’adore les films des années 80 et 90, c’était les meilleurs. Et comme je ne savais pas si j’aurais le droit de tourner un film à nouveau, j’ai bourré « Ach du Scheisse ! » avec tout ce que j’aime. Et à la fois consciemment et inconsciemment, les choses que j’aime voir se sont ajoutées.
Quel matériel a été utilisé pour remplir la cuvette des toilettes de la cabine ? C’était un mélange à 50 % de céréales et 50 % de sciure qu’on a cuit avec de l’eau et de la peinture acrylique. Ça n’avait aucune odeur et on avait presque envie d’en manger. C’était vraiment génial (rire).
« Ach du Scheisse ! » a plusieurs genres musicaux, dont celui des années 80. Pourquoi l’avoir choisi et que représente-t-il pour vous ? Je n’aime pas beaucoup de genres musicaux, mais j’adore les morceaux synthétisés. Et comme j’adore les films des années 80, c’était un mélange parfait. Pour notre thème principal, on n’avait pas vraiment eu d’autres choix que « Muenchener Freiheit ». Et comme cette chanson accroche rapidement, c’était parfaitement adapté. J’espère que le public qui la découvrira l’appréciera et pour les autres, leur rappellera de bons souvenirs.
Pour terminer, si vous étiez à la place de « Frank », le héros de votre film, que feriez-vous ? Oh ! D’une certaine façon, ce que fait « Frank » pour sortir du « ToiToi » sont des idées que j’ai trouvées pendant le processus d’écriture et je voulais qu’il échoue plusieurs fois avant de sortir. Il devait aussi faire des choses stupides, mais drôles. J’espère donc pouvoir me libérer un peu plus vite et être un peu moins sale que lui (rire).