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mercredi, novembre 20, 2024
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« LUFF 2020 » : Du Japon caché à l’Amérique très ouverte

Du fêlé au crade

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Non seulement la 19ème édition du « Lausanne Underground Film Festival » eu lieu contrairement à d’autres évènements, mais en plus les organisateurs réussirent à présenter des long-métrages décalés et originaux avec des invité-e-s venant d’ici et d’ailleurs.


Si ce printemps et été 2020 furent particulièrement délicat en raison des suppressions de plusieurs dizaines de manifestations culturelles en Suisse à cause de l’épidémie Covid, les événements automnaux à l’exemple du « Festival du Film Français d’Helvétie » à Bienne ou du « Lausanne Underground Film Festival » à Lausanne, eurent bien lieu.

Par rapport à l’édition lausannoise, il demeure certain que la programmation tant cinématographique que musicale, fut complexe à définir, trouver, modeler et valider pour les organisateurs-trices. Malgré tout, leurs efforts furent récompensés car l’équipe présenta un programme complet, intéressant et toujours très spécifique avec les fictions décalées et souvent sombres.

De mon côté, j’ai découvert la toute nouvelle et excellente réalisation du Japonais Masashi Yamamoto, « Wonderful Paradise ». Et si à la base, je voulais me rendre à la cérémonie de clôture, je n’ai finalement pas été. Mais grâce aux organisateurs, j’eu la possibilité de le visionner à la maison via le lien uniquement pour la presse.

Si Masashi Yamamoto n’a pas la reconnaissance internationale de Sono Sion (« Love Exposure ») ou de Takashi Miike (« JoJo’s Bizarre Adventure : Diamond is Unbreakable »), il avait notamment déjà surpris en 1998 au travers de « Junk Food ». Avec « Wonderful Paradise », il immerge le public dans un genre tragi-comique souvent peu abordé au pays du Soleil Levant.

Dans la banlieue éloignée de Tokyo, la famille Sasaya se prépare à déménager le cœur lourd. Leur maison est remplie de souvenirs, mais pas forcément joyeux. Quoiqu’il en soit, entre le fiston Yuta se comportant comme un ermite, Akane tout le temps connectée sur les réseaux sociaux et leur père qui ne sait plus comment ranger leurs dernières affaires dans leurs cartons, le trio va se retrouver totalement dépassée par un « tweet » envoyé par Akane. Entre un vagabond squattant toujours chez eux, une entreprise de déménagement peu fiable, une mère de retour après trop d’années d’absence, un pic à glace, un grain de café étrange, un couple de gays et de nombreux autres invités (à l’exemple du bâton qui parle) répondant au « tweet », les dernières heures des Sasaya sur place seront très… mouvementées et riches en rebondissements.

Si un sentiment se dégage fortement de « Wonderful Paradise », c’est bien celui de la folie. Certes, il commence avec un fil rouge plutôt dramatique. Mais au fur et à mesure du développement de l’histoire, et surtout après le fameux « Tweet », la dernière fiction de Masashi Yamamoto devient totalement loufoque. Au sein de sa trame, l’hémoglobine se mélange avec humour aux Dieux. La mafia japonaise dévoile un pan plutôt méconnu pour nous les Occidentaux-ales de leurs occupations. Sans compter les sujets abordés souvent tabous, filmés et joués à merveille et dotés d’un très bon humour.

Décalé, original, audacieux et absurde, son chef d’œuvre aurait mérité une plus large distribution au sein des salles de cinéma, en tout cas pour la Suisse romande. Quoiqu’il en soit, une réalisation à découvrir aussi rapidement que possible et permettant de passer un très bon moment.

Quant au film de clôture, s’il s’agit d’une des très bonnes nouveautés de Llyod Kaufman (« Toxic Avenger »), le grand maître de la satire lubrique. Mais la longueur de « Shakespear’s Shit Storm » rend sa réalisation un peu trop ennuyeuse. Toujours est-il qu’entre l’insalubrité sexuelle, les insultes superbement gratuites et tout le reste, le scénario s’avère fidèle aux principes de Lloyd Kaufman. Pour le plus grand plaisir des fans, ou des gens découvrant son genre et l’appréciant.

A Tromaville, le scientifique fou jubile. Prospero a en effet enfin achevé son projet machiavélique lui permettant de détruire celles et ceux lui ayant nuit auparavant, dont sa sœur Antoinette. Il peut donc prendre le temps d’expliquer à sa fille malvoyante Miranda, ce qu’il compte faire. Aidé d’une handicapée, il a injecté un produit laxatif dans les orques qui nageront à proximité du bateau où leurs ennemis communs profitent de passer du bon temps. Par ce biais, le but est de créer des tornades de merdes et de forcer l’embarcation en plein océan, à retourner au port de Tromaville. De là, Prospero pourra achever son plan et massacrer follement toute cette équipe de salopards.

Fidèle à sa société de production, ses films et genres, Lloyd Kaufman se rend hommage à lui-même, modestement et ce, au travers d’un rôle principal déluré (au sens propre et figuré) et avec la crasse lui étant habituelle.

20 ans après son fameux « Tromeo and Juliet » et en compagnie d’une bonne équipe lui étant fidèle tant au niveau technique que de la distribution, sa version de Shakespeare pour « La Tempête » en 5 actes, s’avère fidèle à… la folie de Kaufman.

Entre la stupidité assumée, les emblèmes du studio et personnage de « Toxic », l’ode sentant la réussite à plein nez avec cette belle et proprette version, « Shakespear’s Shit Storm » ravira les aficionados du genre, dégoûtera celles et ceux n’appréciant pas les principes du cinéaste et satisfera le public curieux de savoir ce que vaut un film « Lloydien ».

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