Visuellement réussi mais narrativement imparfait, le premier film de Ryan Gosling ne mérite pas tant de haine.
Plus d’un an et demi après avoir été projeté et hué au Festival de Cannes, dans la section « Un certain regard », la première réalisation de Ryan Gosling débarque directement en vidéo. Si le résultat est loin de faire l’unanimité, il faut bien reconnaître que l’acteur de « Drive » s’est admirablement entouré pour dépeindre le quotidien chaotique d’une mère célibataire et de son fils aîné dans la ville fantôme de Detroit ravagée par la crise. « Lost River » se démarque surtout par la sublime composition visuelle de Benoît Debie. Au travers du lyrisme de ses plans, le directeur de la photographie belge confère à ce conte désenchanté une atmosphère surréaliste à la fois poétique et macabre. Pour son premier passage derrière la caméra, Gosling livre une œuvre ambitieuse mais imparfaite, souffrant principalement de lacunes narratives et surtout d’un manque d’homogénéité qui l’apparente à un exercice de style. « Lost River » démontre donc que la réussite d’un film ne peut se limiter à sa plastique, aussi belle soit-elle.
Lost River
De Ryan Gosling
Avec Christina Hendricks, Iain De Caestecker
Wild Side