On adhère instantanément à cette atmosphère particulière, créée par S. Coppola, dans ce Tokyo bourré de clichés, partagé entre buildings futuristes et traditions. Elle s’en amuse d’ailleurs beaucoup. Dès les premières minutes du film, on comprend que l’humour cynique superbement porté par Bill Murray (il jouerait son propre rôle que cela ne nous étonnerait pas), blasé de tout, résigné aux épreuves quotidiennes que lui incombe son job d’acteur sur le déclin, sera le maître mot. Sa rencontre avec une jeune femme qui accompagne son mari photographe et qui s’ennuie au moins autant que lui, va lui rappeler comme la vie peut être amusante lorsqu’on la partage avec quelqu’un de semblable. A mi-chemin entre la relation père/fille et amants, Lost In Translation se révèle tranchant, cruel et réaliste et surtout d’une dérision hilarante.