Une collaboration entre deux réalisateurs de films d’animation ne pouvait que fonctionner n’est-ce pas ? C’est en effet, le cas pour Mike Mitchell et Walt Dohrn qui signent ensemble la nouvelle création de DreamWorks, « Les Trolls ».
Ces poupées chevelues et colorées, apparues en 1959 se distinguent par leur exubérance et leur état d’esprit toujours positif. Le phénomène atteignit le grande public américain et certaines compagnies décidèrent d’adapter ces êtres miniaturisés sur grand écran : c’est ainsi qu’en 1994 sort l’un des premiers films : « A Troll in Central Park », un film d’animation écrit par Don Bluth et Gary Goldman. Cependant, bien que cette création jouit d’un certain succès, elle ne rendit par entièrement hommage au phénomène qu’étaient les Trolls. Il faudra attendre 2016 pour qu’enfin la naissance en image de ces personnages se fasse grâce à un nouveau film d’animation captivant.
Le spectateur suit donc les aventures de Poppy (la princesse des Trolls) et de Branche à la recherche de leurs compagnons enlevés par les Berguens. En effet, bien que ce type d’intrigue ait déjà été travaillée et revue une quantité de fois, elle en reste cependant intéressante du fait que le personnage de Branche représente non pas le côté naïf et joyeux de la communauté, mais une part sombre et obscure de celle-ci. Le contraste entre ces deux visions du monde permettra de créer deux ambiances bien distinctes tout au long du film. En effet, il sera intéressant pour le spectateur de comprendre le changement qui s’est produit dans le vécu de Branche et de voir les répercussions qu’il peut avoir au sein même d’une si joyeuse communauté.
Certains clichés demeurent néanmoins comme la différence entre la structure de la société des joyeux Trolls et celle des tristes Berguens. Ceux-ci représentant les méchants de l’histoire car ils pensent que manger les Trolls les rendra enfin heureux. On a donc deux communautés distinctes qui se confrontent et s’affrontent au jour du Trollstice. Cette fête annuelle mise en place par le Roi des Berguens, représenterait le seul jour de l’année où ceux-ci auraient la chance de goûter à la joie et à la bonne humeur en mangeant un des petits individus suspendus dans l’arbre à Troll. Malheureusement, lors de cette journée, le fils du Roi qui devait pour la première fois « être heureux » se retrouve sans Troll car ceux-ci se sont échappés de l’arbre. Les Berguens affolés les recherchent mais par malheur aucun n’est retrouvé. En réalité, tous se sont échappés et ont reconstruit leurs vies respectives loin de Berguenville. La cuisinière responsable de la préparation du Trollstice se fera bannir du royaume et sa quête de vengeance pour retrouver les Trolls s’annoncera rude et pleine d’embûches. Elle souhaite surtout secrètement accéder au trône en prenant la place du prince devenu Roi en lui rapportant les Trolls qu’elle aurait retrouvés en pleine forêt.
Le spectateur suit donc plusieurs histoires qui s’entremêlent permettant ainsi de développer au mieux l’intrigue principale, celle qui correspond au « sauvetage » des amis de Poppy grâce à l’aide de Branche. Il est vrai qu’à certains moments du film, les personnages expliquent trop cette intrigue en ajoutant par exemple des chansons qui ne font que rentrer dans les clichés des films d’animations sans apporter un grand intérêt au développement de l’histoire, même s’ils permettent tout de même de créer des ambiances diverses, immergeant ainsi le spectateur dans le monde merveilleux des Trolls.
Ce film d’animation intègre une part importante de mystère mais propose aussi en parallèle plusieurs visions de notre société actuelle. Le long-métrage questionne l’importance du bonheur et de l’amitié entre personnes issues de communautés différentes. Cette œuvre cinématographique n’est de ce fait pas uniquement destinée aux enfants et pourra plaire aux plus grands.
Les Trolls
De Mike Mitchell et Walt Dohrn
Avec les voix d’Anna Kendrick, Justin Timberlake, Gwen Stefani, James Corde et Russell Brand
20th Century Fox
Sortie : 19/10
