Avec ce nouveau long-métrage, Jasmin Dizdar retourne à son sujet de prédilection, à savoir la guerre et ses séquelles. Doté d’un budget faible, « l’Élu » déçoit et manque de crédibilité.
A Cincinnati, aux États-Unis vit un vieil homme. Celui-ci raconte à son petit-fils Max, qui doit écrire un devoir sur un héros, l’histoire de Saul Kovakcz, un jeune homme qui s’est révolté durant la guerre. Tout commence en 1943 à Debrecen en Hongrie. Saul s’occupe de Florence sa femme gravement malade. Privés de tous leurs droits par les Allemands, ils essaient de survivre malgré tout. À la mort de celle-ci, il rejoint la résistance dans le seul but de sauver sa belle-sœur Judith.
Après avoir réalisé «Beautiful People», un film retraçant le conflit bosniaque, qui lui a valu de recevoir le prix «Un certain regard» au festival de cannes en 1999, le réalisateur yougoslave, Jasmin Dizdar, nous revient avec « L’Élu », un long-métrage dur mais approximatif. C’est une production particulière qui n’est pas sortie dans les salles obscures. Ce film met donc en scène l’acteur Harvey Keitel dans le rôle d’un vieil avocat qui se remémore une période difficile de son existence. Inspiré de quelques faits réels, cet homme explique comment il a sauvé des juifs polonais et hongrois de l’extermination vers la fin de la Seconde Guerre mondiale en se faisant passer pour un haut général nazi. Aidé par des résistants du ghetto, eux aussi déguisés en soldats, il tente de tenir tête, bien que difficilement, à l’armée allemande.
Cette histoire n’a pas eu le même écho que «La liste de Schindler» de Steven Spielberg, principalement pour des questions de budget et quelques erreurs d’appréciations historiques. Néanmoins, ce long-métrage se laisse tout de même regarder par la qualité de ses images, son suspense et son dynamisme. Il ne mérite pas toutes les critiques négatives qui lui ont été attribuées, même si certaines sont fondées. Par ailleurs, des acteurs de qualité ont été choisis pour tenir les rôles principaux. Tout d’abord, Harvey Keitel, qui n’a plus besoin d’être présenté et s’est fait une solide réputation dans des films mythiques tels que «Taxi Driver», «Thelma et Louise», «Pulp Fiction» et «Reservoir dogs». Luke Mably interprétant le héros, se débrouille également assez bien. Cet acteur anglais est accompagné par la jeune actrice roumaine Ana Ularu, qui est actuellement à l’affiche dans «Inferno».
Cependant, le spectateur sent que le long-métrage a été réalisé avec des moyens limités : les décors sont hideux et les scènes de guerre peu crédibles. Quant aux dernières minutes de projection elles ne présentent aucune surprise pour le téléspectateur. Au final, la volonté de présenter un sujet pertinent, tenant à cœur du réalisateur, se retrouve gâchée et amoindrie par le ridicule du visuel. Le résultat de cette production finit ainsi par être assez décevante. Ajoutons, par la même occasion, que le Blu-Ray ne contient, en complément, que les différentes bandes annonces du film.
Réalisateur: Jasmin Dizdar
Avec: Luke Mably (Sonson), Ana Ularu (Judith), Harvey Keitel, Tomasz Aleksander (Jeno), Jordan Renzo (Robi), Freddie Fuller (Zoltan), Sam Churchill (Ezra), Luke Jerdy (Efrahim) & Julian Shatkin (Max) & Diana Cavallioti (Florence).
Durée: 101 minutes
Distributeur: Sterling Pictures Production, Pluribus Unum, Orange Studios, Cinéfrance, D8 & First International Production.