Le professeur Quignard et son équipe de chercheurs étudient la PPM, une protéine immunisante produite par le pingouin. Christophine, une jeune femme maladroite et émotive, décide de s’injecter du génome de pingouin pour aider le professeur dans ses recherches…
Christophine est une jeune laborantine un peu paumée employée dans un laboratoire très sécurisé de la région Parisienne. Son travail consiste à réceptionner des colis en tout genre et préparer la mise en place des tests pour les chercheurs de l’Institut. Folle amoureuse du Professeur Quignard, qui est le grand boss du laboratoire, elle cherche par tous les moyens à attirer son attention. Celui-ci est très préoccupé par son travail et ne la remarque pas. C’est suite à une expérience loupée que ces deux personnages vont enfin devoir se côtoyer. Christophine, qui ne manque pas d’idées, profite de l’occasion pour se rapprocher encore plus de son patron en devenant son cobaye.
Très différent du film français traditionnel, cette comédie romantique est une sorte de conte fantaisiste. Dans les éprouvettes de la réalisatrice nous avons un soupçon de technologie, un peu d’idéologie et beaucoup de rêve.
Ce long-métrage commence bien avec l’arrivée d’un pingouin par la poste et son acclimatation au laboratoire, mais le scénario perd vite de sa crédibilité au milieu de la projection. Le film devient alors une sorte de parodie avec une escalade de gags lourds et un scénario qui déraille. L’attention est alors portée sur les rapports entre le professeur et son nouveau jouet (Christophine). Loin d’être une romance nous avons plutôt affaire à une sorte d’amour platonique entre les deux protagonistes. Quant aux autres personnages, ils ne sont là que pour faire tapisserie et martyriser les souris.
L’avis de la réalisatrice sur les recherches animales est lui aussi très flou. Pour les besoins du film, une demi-douzaine de vrais pingouins du Cap et près de 200 souris de laboratoire ont été utilisés pendant le tournage. Seul Gaston, le bébé pingouin, est un animatronique. Pour votre curiosité scientifique, la PPM, cette protéine de pingouin sur laquelle travaillent les héros du film, existe réellement et s’appelle sphéniscine. Les chercheurs envisagent de l’utiliser contre la mucoviscidose.
« Le Secret des banquises » est le premier long-métrage de Marie Madinier. Issue du département scénario de la Fémis (fameuse école de cinéma, qui forme, ou déforme – ça dépend des points de vue – les futurs talents du cinéma hexagonal), la jeune femme voulait raconter une histoire d’amour singulière qui puise ses racines dans le milieu scientifique. C’est selon elle un monde à la fois pragmatique et un peu dingue où les armes de séduction classiques n’ont pas cours.
Guillaume Canet, qui a dû se familiariser avec la gestuelle particulière des chercheurs, tient bien son rôle. De même pour Charlotte Le Bon, qui a eu besoin d’un coach pour trouver la posture et la gestuelle exacte de Christophine. Le scénario de ce film bizarre a malgré tout remporté le prix Sopadin en 2011. Il s’agit d’un prix qui met en compétition des auteurs n’ayant pas eu plus de trois scénarios portés à l’écran. Le quatrième sera peut-être meilleur.
Le Secret des banquises
De Marie Madinier
Avec Guillaume Canet, Charlotte Le Bon, Anne Le Ny
Pathé Films.
Sortie le 22/06