C’est parti pour une quinzième édition du festival international du film fantastique de Neuchâtel. On prépare le stock de café, de boissons énergisantes et surtout d’eau pour voir un maximum de films durant ces huit prochains jours. Car à l’inverse de l’année passée où la pluie était omniprésente, c’est une canicule assommante qui nous met au défi de braver les éléments cette fois. Et ce n’est pas ça qui nous arrêtera, puisque quelque 45 films sont prévus au programme.
On commence cette édition avec « Hollow » de Ham Tran, film d’horreur vietnamien. Le réalisateur nous convie à une succession de gros clichés sur le film de possession, de choses vues et revues depuis des années. L’ensemble est plutôt solide techniquement, mais c’est d’un ennui sans nom, le film étant très bavard sans forcément construire une dramaturgie cohérente. Bref, passez votre chemin, si ce n’est pour la curiosité de voir un film d’horreur venant du Vietnam, ce qui a priori est assez rare.
On continue cette première journée avec l’excellent « The Voices » de Marjane Satrapi. Beaucoup de choses ont déjà été dites sur le film, celui-ci ayant déjà été projeté dans plusieurs festivals. Il s’agit d’un véritable OFNI offrant un rôle en or à Ryan Reynolds, excellent en tueur en série borderline parlant avec son chat et son chien. L’aspect très burlesque de l’ensemble fonctionne totalement, certaines séquences semblant sortir tout droit d’un cartoon. Mais Satrapi, après nous avoir fait rire, nous plonge dans l’horreur pure en même temps que son personnage principal, découvrant la véritable apparence de son antre. On a donc là un excellent film d’horreur doublé d’une excellente comédie. Réjouissez-vous, le film devrait bénéficier d’une sortie dans nos salles ces prochains mois.
« The Devils » de Ken Russell a été une expérience hallucinée et hallucinante, le film étant une véritable bombe qui attaque la religion, la répression sexuelle et toute forme d’obscurantisme à coups de boulets de canon. Quel plaisir de le découvrir en salle, le film datant tout de même de 1971.
On termine cette première journée avec un long-métrage suisse, « True Love Ways » de Mathieu Seiler, dont le précédent effort, « Der Ausflug » faisait partie de la compétition internationale il y a quelques années. Traitant des déviances sexuelles et de l’amour impossible par le biais du thriller, c’est à un étrange mais fascinant film que nous convie Seiler, même si celui-ci aurait gagné à être un peu plus court. En l’état, c’est loin d’être déshonorant, et ça prouve que le cinéma suisse peut encore nous proposer de bonnes surprises.
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