Le deuxième opus réalisé par Wes Ball passe l’épreuve avec satisfaction grâce à un rythme plus soutenu.
La surface de la planète Terre a été brûlée par le soleil. Un virus appelé « la Braise » s’est propagé et a entraîné la mort de la quasi-totalité des êtres humains. Voyant le monde s’écrouler, la mystérieuse organisation WICKED (acronyme de World In Catastrophe : Killzone Experiment Department) décide de mener une petite expérience avec des adolescents qui semblent immunisés à ce virus ravageur. Elle les teste en les envoyant, sans aucun souvenir de leur passé, dans le bloc, un espace entouré d’un Labyrinthe, afin de les étudier et de trouver le sérum qui permettra de sauver l’humanité. Depuis 3 ans, des jeunes garçons cohabitent ensemble dans un système de règles précis et commencent à perdre l’espoir de voir un jour ce qui se cache au-delà de ces murs…
Tout comme les auteurs d’autres livres dystopiques comme « Hunger Games » ou « Divergente », l’écrivain James Dashner a décidé de mettre le sort du monde entre les mains d’un pauvre adolescent en pleine puberté, c’est-à-dire Thomas, interprété par Dylan O’brien. Thomas arrive alors dans le bloc et avec lui vient le changement. Grâce à son courage, sa persévérance et sa curiosité, il réussit, avec quelques autres habitants, à s’échapper du Labyrinthe. Ils sont ensuite embarqués par un groupe d’hommes armés qui prétendent avoir éliminé les scientifiques de WICKED qui les observaient et promettent de les emmener en sécurité dans un refuge. Malheureusement, le spectateur découvre que leur évasion était programmée, que les employés de WICKED sont toujours en vie et que leur mort présumée n’était qu’une mise en scène orchestrée pour passer à la deuxième phase du test.
Le deuxième opus « Le Labyrinthe : La Terre brûlée » démarre sans ellipse temporel et reprend exactement où les personnages ont été laissés. Ce choix offre une vraie continuité à cet épisode de la saga et donne tout de suite le rythme. Arrivé à l’abri, Thomas se montre méfiant et cherche à découvrir quelles sont les réelles intentions de ces hommes qui lui offrent l’hospitalité. Dans ce long-métrage, les protagonistes seront confrontés à la Terre Brûlée, une zone dévastée, déserte et aride à la « Mad Max », dans laquelle ils devront faire face à de nouveaux obstacles qui leur feront regretter la douce époque du Labyrinthe.
La plus grande qualité du film « Le Labyrinthe : La Terre brûlée » est l’action. Les scènes sont dynamiques, bien travaillées et bien équilibrées durant ces 2h de projection. La tension et l’incertitude palpables dans le premier épisode se montrent aussi efficaces dans le suivant, particulièrement lors de la séquence de course-poursuite dans le centre commercial et quand Thomas et Brenda (Bianca Salazar), une jeune femme avec qui le héros se liera d’amitié, tentent d’échapper aux griffes des créatures qui les poursuivent, en escaladant un immeuble délabré. Visuellement, la saga continue d’offrir des effets de qualité notamment avec les décors d’immeubles ravagés qui contrastent nettement avec les paysages verdoyants du premier film et soulignent le passage à une autre épreuve. Les antagonistes de ce volet sont aussi plus impressionnants et suscitent plus de crainte que les araignées géantes électroniques rencontrées dans « Le Labyrinthe ». La bande-son de John Paesano représente également un autre atout, avec ses sons qui se marient à merveille avec l’image et réussissent à s’imposer dans les moments intenses ou à se faire plus discrets quand c’est nécessaire.
Quant à l’histoire même, on peut y voir de nombreuses analogies qui sensibiliseront et toucheront un public de jeunes adultes. En effet, cette épreuve difficile que doit passer Thomas et ses compagnons peut se référer à la période qu’est l’adolescence pendant laquelle les jeunes sont soumis à des questionnements, des remises en cause, des obstacles et situations importantes durant lesquelles il faut faire des choix. Les monstres qu’ils doivent affronter peuvent refléter, par exemple, la peur de voir perdre sa propre identité pour se transformer en un être qui ne se distingue pas des autres. Dans le long-métrage, Minho (Ki Hong Lee), Newt (Thomas Brodie Sangster) et les autres amis de Thomas lui demandent sans cesse quel est le plan, ce qui vient après. Mais comme de nombreux adolescents, Thomas l’ignore, car il est soumis aux mêmes incertitudes.
Mais si elle favorise le rythme, cette succession ininterrompue d’obstacles porte préjudice au développement des personnages et donne l’impression aux spectateurs non-familiers avec l’œuvre littéraire de Dashner d’être face à des éléments qui semblent inexpliqués et incohérents, faute de contexte et d’approfondissement. Tout le monde se repose aveuglément sur Thomas qui, la plupart du temps, parait être l’unique individu à trouver des réponses, voire même le seul à les chercher. Newt, Minho et les autres compagnons du bloc sombrent peu à peu dans le conformisme et suivent très vite sans broncher les instructions de Thomas, lequel durant les séquences d’action, se transforme en coach motivationnel et bombarde ses amis de « Go ! Go ! Go ! » pour les encourager à accélérer le pas et dans l’espoir que cela serve de solution à tous les problèmes qui se posent. Teresa, personnage dont les actions auront de lourdes conséquences, aurait mérité d’être plus travaillée, surtout qu’il s’agit là de l’un des protagonistes les plus intéressants, car contrairement aux autres, cette adolescente pense par elle-même et à contre-courant. Mais l’attention est focalisée principalement sur Thomas, à tel point que lorsqu’une scène met tout à coup un autre personnage davantage en avant, même au travers d’un simple dialogue, cela permet au spectateur de deviner aisément et très justement les événements à venir.
En bref, Wes Ball fait de « Le Labyrinthe : La Terre brûlée » un bon stimulant cardiaque, avec certes quelques facilités scénaristiques et parfois un manque de subtilité, mais qui se laisse agréablement regarder.
Le Labyrinthe : La Terre brûlée
(Maze Runner: Scorch Trials)
Réalisation : Wes Ball
Avec : Dylan O’brien, Kaya Scodelario, Thomas Brodie Sangster
Distributeur : 20th Century fox
Sortie le 23.09.15