« Si l’on adhère à l’aspect numérique et que l’on passe outre quelques fautes de goût, le spectacle proposé par Peter Jackson est total. »
Peter Jackson clôt son voyage en Terre du Milieu avec ce troisième opus du « Hobbit ». Le réalisateur aura consacré plus de quinze ans de sa vie à l’adaptation des écrits de Tolkien. Ce troisième épisode aura été de loin le plus décrié de tous, et ce dès l’annonce de séparer ce qui était à la base un diptyque en trilogie. Comment étendre un matériau de base si court en trois films de plus de trois heures chacun ? En prenant un grand nombre de libertés, ce que le réalisateur fait, prenant le risque de perdre une partie de son public en proposant un grand huit numérique défiant les lois de la physique. Il offre cependant de sacrés moments de bravoure, en particulier les duels de la dernière partie du film, attendus depuis le début de la trilogie.
Le principal défaut du long-métrage se situe au niveau du montage, nous ressentons trop fortement des coupes drastiques, le film ayant été amputé d’au moins 45 minutes. Peter Jackson persévère dans une imagerie volontairement kitsch au possible, ce qui dessert énormément certaines séquences, particulièrement celle du conseil blanc. On pourrait encore chipoter sur quelques détails imputables au montage, mais c’est bien peu de choses par rapport au spectacle proposé.
D’une inventivité visuelle renversante, chaque séquence fourmille de détails qui alimentent le plaisir éprouvé par le spectateur. Si l’on adhère à l’aspect numérique et que l’on passe outre quelques fautes de goût, le spectacle proposé par Peter Jackson est total. Notons également que le travail du compositeur Howard Shore est magnifique et constitue un bel aboutissement sonore à cette trilogie du « Hobbit ».
Le Hobbit : La bataille des cinq armées
De Peter Jackson
Avec Martin Freeman, Ian McKellen, Evangeline Lilly…
Warner Bros.