À la recherche de son père, un garçon quitte son village et découvre un monde fantastique, dominé par des animaux-machines et des personnages étranges. Un voyage lyrique et onirique illustrant avec brio les problèmes du monde moderne.
Cette jolie histoire, faite d’une ribambelle de dessins simples intelligemment mis en mouvement surprend dès le départ. Contrairement aux apparences, l’histoire se veut pour toutes les générations. Les thèmes abordés sont multiples.
Un petit garçon dessiné au crayon, vêtu d’un habit rouge et blanc rayé et d’un short noir apparaît à l’écran. Son faciès est composé d’un simple cercle et de deux traits pour faire les yeux. Ses pommettes roses et ses trois cheveux sur le crâne lui donnent un air sympathique. Celui-ci semble intrigué par tout ce qu’il voit. Un caillou coloré, un papillon, une poule et ses poussins, des animaux et quelques objets hétéroclites. Pas de doute il se trouve à la campagne. Curieux, il décide de partir à l’aventure et nous emmène avec lui dans son périple qui nous fera découvrir le monde à sa manière…
A la fois originale, colorée, poétique et apaisante cette production brésilienne qui été réalisée avec l’appui du gouvernement de l’état de Sao Paulo est magnifiquement composée. Accompagnée par de la musique légère (en particulier des instruments tels que flûtes et hautbois), nous poursuivons l’aventure aux côtés du héros. Le sujet principal de cette réalisation est bien-entendu, la nature, on sait à quel point ce thème est important au Brésil. Régulièrement, ce pays se met en avant sur la scène internationale, pour attirer l’attention sur les dérives de l’industrialisation et appeler à la sauvegarde des ressources de notre planète.
Le réalisateur Alê Abreu a eu l’idée du dessin animé alors qu’il travaillait au développement de « Canto Latino » (un film documentaire d’animation sur l’histoire du monde latino-américain) en écoutant de la musique protestataire des années 60-70. Il a retrouvé ses carnets de dessins dans lesquels se trouvait une ébauche du petit garçon. Le style « simple gribouillis » lui a donné envie d’intégrer le personnage dans le film qu’il préparait. Il a donc commencé à créer ce monde où il partait à la rencontre d’autres êtres vivants, tout en expérimentant des sons et des musiques particulières. Une langue imaginaire a été inventée pour les besoins du film. Il s’agit en fait de portugais, prononcé à l’envers. Pour les paysages, le réalisateur et son équipe ont eu recours à plusieurs techniques : crayons de couleurs, pastels à l’huile, feutres hydrographiques et toutes sortes de peintures. Ils ont également utilisé des stylos à bille. Concernant les fonds et autres graphismes, ils ont intégré des collages de journaux et revues.
Cent cinquante professionnels du cinéma dont vingt animateurs, ont été nécessaires à l’élaboration de ce dessin animé mystérieux. Ce film d’animation brésilien a été élu Prix du public et Cristal du long-métrage au Festival d’Annecy en 2014 ainsi que Meilleur film d’animation aux festivals de La Havane et de Lisbonne. D’une ambition et d’une beauté folles, chacun des dessins est un étonnement. Une véritable symphonie visuelle. Un film magique…à ne pas manquer !
Le film sera projeté pendant l’édition 2016 du festival Filmar en América Latina.
Le garçon et le monde
(O Menino e o Mundo)
De Alê Abreu
Aardvark Film
Sortie : octobre 2016 au Spoutnik