En sous-titre « Écrits sur le cinéma » et en illustration de couverture d’un bleu-vert voyant un soldat japonais qui nous renvoie à un film d’Oshima « Furio » que le décès de David Bowie a remis en mémoire…
A part à suivre les revues et magazines spécialisés dans l’analyse de ce qui relève du 7ème Art, il me semble que le spectateur d’aujourd’hui se contente, quand il s’intéresse à un film, de ce que lui en disent les gratuits distribués en salle qui, il faut l’avouer, n’ont que louanges et dithyrambes en pages. Et si l’on sait ce que peut coûter une critique un peu négative à un distributeur ou au journal qui la publie on ne s’étonnera pas de l’absence ou presque de vrais critiques. J’entends par vrai critique celui ou celle qui analyse ce qu’il/elle a vu. Qui justifie un point de vue par une analyse de l’image. Quelqu’un qui vous interdit d’être plus ou moins émotionnellement « manipulé »… et vous dit ce qu’il peut y avoir à voir sous les images…
On notera que Pascal Bonitzer ne se contente pas de « chroniquer » des films ou des cinéastes mais qu’il est passé de l’autre côté de la caméra comme l’on dit pour réaliser huit films.
L’intérêt de cette publication est double. D’une part on peut constater que ce qui a été écrit pour la sortie d’un film est encore lisible aujourd’hui. Un exemple simple : un article sur Ginger et Fred de Fellini sorti en 1986 et qui traite autant du film que de Fellini et nous dit ce que le metteur en scène raconte derrière cette histoire de comédienne et comédien vieillis que la télévision bouscule. En fait, le travail de Pascal Bonitzer (car c’est un travail de réflexion) consiste à nous montrer ce que nos émotions, nos préjugés et notre plus ou moins grande réceptivité nous empêchent de déceler, de voir derrière les apparences… Et l’on sait que le cinéma est bien l’art de l’apparence et des faux semblants.
Un conseil : commencez par les articles les plus courts ou ceux sur les films que vous avez vus et finissez par « Limites de la représentation ». Laissez reposer et puis regardez un film dont vous venez de lire le commentaire de Pascal Bonitzer…
Bonne vision.
La vision partielle
Auteur : Pascal Bonitzer
Editeur : Capricci
[Noé Gaillard de Daily Books]