48 ans après le tout 1er volet filmé par le regretté Richard Donner, « The Omen » ou « La Malédiction » en français, se développe à nouveau au travers d’une préquelle intense, effrayante et angoissante. A la réalisation, Arkasha Stevenson qui maîtrise très bien son œuvre horrifique.
Le Père Brennan espère beaucoup de son rendez-vous avec son collègue, le Père Harris. Car ce dernier a apparemment, de nombreuses mystérieuses réponses à transmettre à son confrère. Alors que l’échange prend fin sur le perron de l’église, les nouvelles informations apprises par Brennan l’effrayent grandement. En outre et sous ses yeux, Harris va trouver la mort. Ou serait-ce l’inverse ? Quelques temps plus tard à Rome, la jeune Margaret arrive enfin à Rome où elle transmettra ses vœux afin de commencer sa pieuse vie au sein de l’église. Elle ne se doutera tout d’abord, nullement des spécificités complexes et plutôt diaboliques du couvent. Mais entre ses intuitions, visions, la brève rencontre avec un certain Harris et son besoin instinctif de protéger la jeune Carlita, ce moment dans ce couvent ne sera pas reposant. Les preuves du mal se cumulent et pourraient même surgir violemment en faisant perdre la raison à plusieurs personnes…
C’est en 2006 et suite au succès de la réadaptation du « The Omen » de 1976, que la franchise se relança. Cette nouvelle transposition eut un fort succès et quelques années après, en 2016, sa série télévisée également.
Derrière les caméras comme scénariste et metteuse en scène, Arkasha Stevenson qui dirigea son tout 1er long-métrage pour le studio « 20th Century Studios », racheté par « Disney » en 2019. Cependant, son implication dans l’horreur et l’angoisse n’est pas la 1ère fois.
En effet, une majorité des épisodes des différentes séries au sein desquelles la cinéaste participa, demeure liées aux genres précités. Tout comme ses collègues au niveau du scénario de « La Malédiction : L’Origine », à l’exemple de Tim Smith (« Searching – Portée disparue »), ces aspects s’avèrent respectés, intenses et très efficaces par rapport à cette préquelle.
Ainsi, les spectateurs-trices plongent rapidement dans une belle et relativement heureuse période, les années 1970 et en Italie plus précisément. Les décors, vêtements et même dialogues sont intelligemment et magnifiquement adaptés à la décennie.
Davantage surprenant, l’intrigue. Car si la paranoïa et la peur sont bien développées au fur et à mesure des découvertes de l’héroïne « Margaret », le suspense et l’horreur ne s’oublient et ne s’écartent jamais.
De plus, les mystères que la jeune femme résoudra, étonnent de par leurs ingéniosités et leurs rapports avec les tristes événements arrivant quelques années après, notamment par le biais d’un certain « Damien » …
Jouée par la comédienne Nell Tiger Free (« Game of Thrones »), « Margaret » démontre ses défauts et qualités avec talent et ce, au gré de l’histoire. A ses côtés, l’étrange et effrayé « Père Brennan » qui est incarné par Ralph Ineson.
Même si son rôle demeure différent entre la version de 2024 et celle de 1976, sa participation au sein des 2 longs-métrages, amuse les aficionados du genre horrifique. Outre son personnage, « Carlita Scianna » interprétée par la débutante Nicole Sorace, amène un judicieux sentiment d’effroi.
En sus de la bonne distribution, des scènes adroitement filmées en contrechamps et parfaitement adaptées aux ambiances de « La Malédiction : L’Origine », l’œuvre musicale de Mark Korven (« Black Phone ») est idéalement ajustée aux atmosphères de la fiction.
Ce, grâce au savoir-faire dudit compositeur, mais également des incroyables et splendides chorales de Londres et Toronto. Leurs rythmiques assez sordides, encadrent très bien tous les contextes du film. En sus, la thématique de base créée en 1976 par Jerry Goldsmith, est superbement préservée.
Dotée de plusieurs rebondissements scénaristiques réussis, « La Malédiction : L’Origine » suis et respecte les codes de l’horreur à merveille. Il s’avère donc dommage de constater, que le public s’intéresse peu à cette réalisation face par exemple, aux piètres « Nonne ».
Quoiqu’il en soit, « Damien » et ses comparses ne plairont pas forcément aux personnes sensibles à l’hémoglobine et aux ambiances glauques. Pour les fans des versions précédentes, les hommages feront plaisir et il est à espérer que la suite sous-entendue, puisse se faire dans les mêmes conditions.
La Malédiction : L’Origine
ITA – USA – 2024
Durée: 1h57 min
Épouvante, Horreur
Réalisatrice: Arkasha Stevenson
Avec: Bill Nighy, Nell Tiger Free, Ralph Ineson, Charles Dance, Sonia Braga, Alessia Bonacci, Anton Alexander, Nicole Sorace
Walt Disney Switzerland
10.04.2024 au cinéma