Après 3 ans de travaux, parfois complexes, le magnifique et plus ancien cinéma indépendant de Lausanne, rouvre ses portes. D’abord en 1 soirée privée où je me rendis ce vendredi 23 février 2024. Puis les 24 et 25 février, pour le public curieux de (re) voir cet endroit empli de nostalgie.
Mais le sentiment de mélancolie n’était pas la seule émotion présente durant cette soirée. Car les améliorations et rajouts effectués ont attisé la curiosité et une certaine excitation de la découverte des lieux s’en percevait.
A l’exemple de la future échoppe, « La Boutique du cinéma ». Si elle n’est pas encore terminée, le magasin à venir et tenu normalement par M. Michael « ex-Mr. Karloff » Frei, qui vendra des DVD-Blu Ray-livres entre autres, reste chaleureux et bien divisé.
Même si l’endroit s’avéra un peu « tristounet » car vide au moment de l’inauguration, comme cela devrait être le cas au moment du festival de films des « Rencontres du 7ème Art de Lausanne », l’espace a été bien conçu et devrait normalement, accueillir de belles raretés.
Outre ce petit désagrément, l’une des moins bonnes surprises de cette soirée fut le nom des cinémas. Je trouve en effet, fort regrettable que la toute grande zone ne porte pas le nom de son ancienne et regrettée patronne, Madame Lucienne Schnegg.
Il aurait été effectivement davantage judicieux, d’inverser les noms. Soit, celui du précédent responsable de la cinémathèque suisse, Monsieur Freddy Buach, pour le plus petit cinéma. Quant à la grande salle obscure, elle serait revenue de droit (et d’acharnement) à la « Petite Dame du Capitole » susmentionnée et souvent surnommée joyeusement ainsi.
Même s’il n’en est malheureusement rien, entre mon exploration de l’endroit, les discours élogieux avec quelques piques de rappels nécessaires quant à la programmation à venir, j’ai pu aussi apprécier les larges et confortables sièges spéciaux situés au balcon.
La soirée se poursuivit avec la fameuse projection, très reconnue et appréciée localement, du documentaire filmé en 2005 par la cinéaste Jacqueline Veuve, « La Petite Dame du Capitole » (dont le surnom était déjà connu avant).
Toujours autant touchant, l’idée fut de retracer le quotidien, le passé et le présent, de sa feu Directrice. Des heures de gloire avec une salle comble chaque soir, aux anecdotes comme la rencontre entre Roger Moore (« James Bond ») et Mme Schnegg, le récit reste humain, féminin avec dignité et valorise très bien le 7ème Art.
L’âme du cinéma Capitole est aussi dépeinte au travers de ses déboires, au travers de son cinéma trop souvent vide. Après ses nombreuses années de succès, il aurait pu s’éteindre face aux géants des multiplexes comme « Pathé », installé à Lausanne depuis une vingtaine d’années à présent.
Mais il survit, et le fera encore longtemps même à l’heure du numérique, grâce au rachat de cette célèbre salle régionale par la Ville de Lausanne. Par la suite, le Canton de Vaud, plusieurs mécènes privés et la Confédération helvétique participèrent financièrement quant à sa rénovation et agrandissement.
En définitive et malgré les quelques regrets, le renouveau de cette place a déjà attiré une large foule, le fera certainement encore pendant le festival précité et aura il faut vraiment lui espérer, un futur admirable grâce à sa programmation à venir. Vive les Capitoles et le cinéma !