Après cinq jours de célébration, le Lausanne Underground Film & Music Festival clôture sa 20e édition ce soir. Du mercredi 20 au dimanche 24 octobre, le public du LUFF a pu profiter d’une offre variée de propositions artistiques underground comprenant performances sonores, films, installations audio-visuelles, workshops, dédicaces de livre et vernissages.
Au total, 9000 visiteur.trice.x.s se sont côtoyé.e.s dans l’emblématique Casino de Montbenon et ses lieux satellites où étaient projetés les 40 films des compétitions internationales ainsi que les sept cinéramas, formés de rétrospectives sélectives et cartes blanches. 22 performances sonores étaient également au programme du volet musical. Sans compter l’OFF, partie entièrement gratuite du festival, qui s’est tenue sur l’esplanade du bâtiment avec douze projets.
Humour et stimulation visuelle ont permis aux films récompensés de se démarquer aux yeux du jury de cette année. Ses membres ont été particulièrement sensibles aux réactions et rires du public pendant la projection de Sister Tempest, le récit tentaculaire et vertigineux de Joe Badon, lauréat de la compétition long métrage.
Meilleur long métrage: Sister Tempest, Joe Badon, États-Unis, 2020
Meilleur court métrage expérimental: Axis of Aion, Takashi Makino & Manuel Knapp, Japin/Autriche, 2019
Meilleur court métrage de fiction: Bad Hair, Oskar Lehemaa, Estonie, 2019
Mention spéciale court métrage de fiction: Stuffed, Theo Rhys, Royaume-Uni, 2021
Meilleur court métrage d’animation: Ghost Dogs, Victoria Vincent, États-Unis, 2019
Meilleur court métrage documentaire: Just A Guy, Shoko Hars, Allemagne, 2020
Malgré une situation pandémique encore incertaine et changeante, toute l’équipe du LUFF a doublé d’effort pour permettre la bonne tenue du festival dans le respect des normes sanitaires en vigueur et pour assurer la venue d’artistes de l’étranger. Ainsi, la réalisatrice américaine Beth B a présenté son documentaire Lydia Lunch: The War Is Never Over et ses deux sélections de courts féminins et féministes. Jamil Dehlavi a fait voyager les spectateur.trice.x.s au cœur de son cinéma mystique tourné notamment au Pakistan et à la Réunion. La réalisatrice spécialiste de la Folk Horror et membre du jury Kier-La Janisse, a proposé son documentaire sur ce genre en première suisse.
Plusieurs figures de la scène musicale underground internationale se sont produites lors des soirées musique avec la performance minimaliste sur chaises et sous sifflements du duo Luciano Maggiore et Louie Rice qui a séduit le public du vendredi soir. Tout comme les spoken words et les détonations à la batterie de Lydia Lunch & Ian White. Le musicien autodidacte de la Chaux-de-Fonds Léon Jodry s’est produit pour la première fois avec son nouveau projet Feedback Box, faisant résonner le massif hall d’entrée de Plateforme 10 (MCBA). Jessica Ekomane, artiste sonore basée à Berlin, a offert une performance quadriphonique alternant entre noise et mélodies.
Le LUFF a soufflé la dernière de ses vingt bougies dans une joyeuse cacophonie sensorielle mêlant mystère grinçant avec la projection en clôture du film Earwig et hurlements saturés avec le duo kenyan Duma.
Obstination et dévouement en faveur de la promotion d’une culture de marge ont été les mots d’ordre du festival durant vingt ans et nul doute qu’ils le seront encore l’année prochaine. Car, comme la mauvaise herbe, le festival résiste et revient chaque automne en octobre pour amplifier des élans créateurs qui diffèrent et qui stimulent les sens jusqu’à l’inconscient, refusant encore et toujours les normes du mainstream. Alors rendez-vous dans un an!
Programme complet disponible sur le site du festival : www.luff.ch