De retour pour un deuxième volet, le réalisateur anglais Matthew Vaughn nous emmène à nouveau dans une aventure inoubliable. Adapté d’une bande dessinée, l’univers des films Kingsman s’assume complètement dans son style déluré et « over-the-top ». Que cela plaise ou non, il est indéniable que les Kingsman sont uniques dans leur genre et raviront les amateurs d’action et d’humour.
« Kingsman : Services secrets » combinait tous les éléments gagnants d’une franchise prometteuse : de l’action, de l’humour, des espions anglais et un méchant à l’envergure spectaculaire qui n’a rien à envier aux ennemis de James Bond. Le premier Kingsman nous a aussi montré que Colin Firth savait tout aussi bien briller dans un rôle d’action que dans ses rôles plus habituels, dont un certain Mark habillé d’un pull de Noël ridicule (fans de Bridget Jones, je pense à vous).
La suite s’annonçait tout aussi grandiose et ne m’a personnellement pas déçue le moins du monde. Il semble pourtant que « Kingsman : Le Cercle d’or » n’a pas su retrouver le même public enthousiaste et il se pourrait bien que cela soit dû au fait que le film reprend tous les éléments du premier et les exacerbe pour en faire quelque chose d’encore plus grand. Encore plus d’action, encore plus d’humour (jugé trop présent et vulgaire par certains), plus de super agents et une méchante qui aurait beaucoup à enseigner à Richmond Valentine, le machiavélique et excentrique méchant du premier volet. Toute cette surenchère est très amusante à mes yeux et le film me semble excellent dans l’ensemble. Cela étant dit, je peux concevoir qu’il puisse donner l’impression d’un plat réchauffé dont seul le sel ressort. Certains aiment les choses salées, d’autres préfèrent commander un autre plat avec peut-être plus de subtilité. À vous de juger ce qui correspond à votre palais.
À vrai dire, la seule réelle critique que j’ai à émettre, concerne l’écriture de certains personnages, qui auraient mérités d’être plus à l’écran dans le but de vraiment exploiter cette confrontation, ce choc des cultures pour ainsi dire, entre les Kingsman et les Statesman, pendant américain de l’organisation d’espionnage. Pedro Pascal (« Games of Thrones », « Narcos ») est particulièrement bon dans son rôle d’agent bourru des États-Unis et Halle Berry (« X-Men », « Catwoman », « Cloud Atlas ») l’emboîte de peu dans un rôle qui malheureusement ne semble pas avoir été pleinement exploité. Rien n’est à redire sur les prestations de Jeff Bridges (« The Big Lebowski », « The Fisher King », « Tron »…vraiment ? Il faut présenter le Dude ?) et Channing Tatum (« Magic Mike » « 21 Jump Street » « Logan Lucky »), mais on regrette que leurs personnages n’aient pas été plus présents, comme toutes les publicités du film le suggéraient.
Taron Egerton (également remarquable dans « Eddie The Eagle »), Colin Firth (« Orgueil et Préjugés », « Love Actually », « Le Discours d’un Roi ») et Mark Strong (« Mensonges d’État », « Sherlock Holmes », « Avant d’aller dormir ») reprennent pour notre plus grand plaisir leurs rôles et les trois acteurs s’accordent parfaitement en adoptant des styles très différents. Julianne Moore (« Boogie Nights », « Magnolia », « Crazy, Stupid, Love. ») incarne avec une perfection presque déroutante (que se cache-t-il derrière ce beau sourire ?!) Poppy Adams, génie du mal dont le plan repose sur des motivations étonnement solides et logiques.
Côté Blu-ray, cette édition comprend un menu qui nous replonge directement dans l’univers du film et quelques bonus très intéressants, dont dix mini-documentaires sur le making-of.